Né en 1996, Bryan Garnier dépassait en 2021 les 100 millions d’euros de revenus. La banque d’investissement doit sa réussite à un positionnement sectoriel affirmé dans les technologies tout en offrant une gamme de services étendue, capable de répondre dans le temps aux besoins des sociétés.

Décideurs. Qu’est-ce qui vous a motivé à monter Bryan Garnier ? Quelles étaient vos ambitions ?

Olivier Garnier. Dès 1996, l’ambition de créer une banque d’investissement européenne à l’image des banques américaines conçues dans les années 1970-1990, comme Robertson Stephens ou Cowen. Leur particularité ? Participer au développement des technologies dans la Silicon Valley ou la région de Boston. À l’époque, le marché de l’entrepreneuriat, de la tech, de la digitalisation et de toutes les disruptions qui s’ensuivent émergeait en Europe. Notre vision : devenir l’acteur de référence, la banque d’entrepreneurs au service de ces entrepreneurs, au service de ces groupes en profonde mutation, la banque très spécialisée, capable d’accompagner l’émergence et la croissance de ces futurs leaders.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Greg Revenu. En cette période-là, la technologie était un sujet d’une grande complexité, sur lequel peu de gens étaient présents. Nous avions une logique d’accompagnement dans la durée. Pour cela, il nous a fallu être complet sur l’ensemble des services, en opposition aux banques d’investissement indépendantes en Europe, généralement très spécialisées sur des produits mais généralistes d’un point de vue sectoriel. Notre logique était d’être le "one stop shop" pour ces acteurs en étant capable de les accompagner sur l’ensemble de leurs besoins au fil de leur croissance, et bien sûr leur succès a fait notre succès ! Le succès et la rapidité de ce que nous avions imaginé dès la fondation de Bryan Garnier sont aussi évidemment le fruit du travail et d’un bon positionnement mais aussi de pas mal de chance dans le timing et dans l’exécution de notre développement ! 

"Développer une banque d’affaires de zéro n’est pas simple : on a été très vite sur plusieurs pays et sur l’ensemble des métiers nécessaires à l’accompagnement des sociétés de croissance"

À quoi ressemble Bryan Garnier en 2022 ?

G. R. L’an dernier, nous passions la barre des 100 millions d’euros de revenus et avons maintenu une croissance continue de plus de 25 % par an en moyenne. La majorité de notre activité est liée à la partie banque d’investissement : levées de fonds pour le coté et non-coté, M&A au sens large. Notre exposition géographique a été progressive. Nous sommes présents à Londres, Paris, Munich, mais aussi à Oslo, Stockholm, New York, avec des bureaux de représentation à Palo Alto et Shanghai. Ce sont aujourd’hui près de 250 collaborateurs qui travaillent au travers de ces différents bureaux ensemble, dans une logique de franchise sectorielle : chez Bryan Garnier, on est banquier Santé, on est banquier Tech, on ne pense pas implantation géographique, les bureaux sont là pour régler le contrat de travail et en gros le lieu où on socialise ! 

Quels sont vos axes de développement ?

G. R. Nous avons une activité de dette qui n’est pas organisée comme un produit mais sur laquelle notre track record est significatif. Compte tenu de son volume, il n’est pas exclu que nous structurions davantage cette activité. Nous sommes par ailleurs les pionniers du placement privé en Europe, et nous avons dirigé au cours des années passées plus d’une centaine d’opérations de growth capital. Le renforcement de cette activité au sein des marchés de capitaux est d’autant plus stratégique que la récente mauvaise performance des marchés actions ralentit le rythme des IPO alors que les réserves de capitaux pour financer les sociétés en privé, avant d’être cotées en Bourse, sont à des niveaux records ! Là encore, depuis la fondation de la banque, nous avons décidé d’être également agiles sur ces deux écosystèmes assez disjoints que sont les univers du "coté" et ceux du "non-coté".

Propos recueillis par Olivia Vignaud

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