Fabricant d’ascenseurs de renommée mondiale, ThyssenKrupp a signé début 2019 un accord unanime sur le CSE. Benoît Dugenêt, directeur général en charge des ressources humaines, a mené les négociations d’une façon habile, permettant de satisfaire à la fois la direction et les partenaires sociaux.

Décideurs. Comment avez-vous abordé la négociation de la mise en place du CSE ?

Benoît Dugenêt. Avec beaucoup d’anxiété. J’avais l’impression que la mise en place des nouvelles instances représentatives du personnel nous ouvrait un champ des possibles important et structurant pour de nombreuses années. Il fallait donc prendre les bonnes décisions sur le long terme. Les partenaires sociaux étaient également inquiets car ils pensaient avoir beaucoup à perdre, craignant la suppression de nombreux mandats et d’heures de délégation. Ils ne maîtrisaient pas encore le sujet, leur fédération ne les avait pas encore formés. Nous avons compris que si nous abordions cette négociation d’une manière classique, nous avions de fortes chances de ne pas aboutir à un accord. Un membre de mon équipe a alors eu l’idée lumineuse de proposer un séminaire paritaire.

Comment ce séminaire s’est-il déroulé ? Quel en a été le résultat ?

Il regroupait vingt personnes, dix représentant les salariés et dix personnes de tous les niveaux de la direction : directeurs d’agence, directeurs de région, DRH de région et le président. Nous nous sommes réunis durant 24 heures. La directrice de la direction régionale des entreprises du Maine-et-Loire a ouvert le séminaire par un résumé sur l’histoire des instances représentatives du personnel, le président a ensuite expliqué l’importance que revêt le dialogue social à ses yeux et combien il souhaitait signer un accord unanime. Nous avons poursuivi, avec l’intervention de deux consultants spécialisés en relations sociales, permettant de transmettre à tous les mêmes informations pour équilibrer les futures négociations. Nous avons organisé un atelier de cuisine et avons dîné à la même table. Dès le lendemain, les connaissances de chacun sur le sujet et l’ambiance étaient propices à des échanges constructifs. Rapidement, nous nous sommes mis d’accord sur l’essentiel : le souhait d’une instance nationale, un seul CSE. Par ailleurs, nous nous sommes accordés pour avoir des représentants de proximité (RDP) au niveau local.

Comment avez-vous convaincu la direction de la pertinence de cette approche ?

Le président souhaitant un accord et du dialogue social, je n’ai pas eu à le convaincre. Les ordonnances constituaient une opportunité de refondre les IRP. Nous avons réduit le nombre de représentants du personnel d’un tiers mais donné cinquante heures de délégation aux membres de bureau du CSE. La volonté de part et d’autre de s’ouvrir et de dialoguer était réelle.

Quels en ont été les effets sur le dialogue social, pour le groupe, de ces différentes mesures ?

Cette négociation nous a demandé plus d’un an. C’est aujourd’hui que tout commence et l’accompagnement au changement est primordial pour que les RDP d’aujourd’hui ne soient pas les DP d’hier. Nous avons déjà conclu trois avenants, ce qui montre le dynamisme du dialogue social. Il est prévu dans notre accord un bilan officiel en septembre.

Roxane Croisier

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