Bernard Demode, responsable du bureau français d’Eurohold, souhaite imposer la banque d’affaires d’origine espagnole en tant qu’acteur de référence sur le marché. Il compte notamment sur l’implantation internationale du réseau et son expertise dans les deals cross-borders.

 

Décideurs. Peut-on revenir sur la création d’Eurohold ?

Bernard Demode. Eurohold a été fondée par deux français en 1989. L’objectif initial était d’accompagner les groupes français dans leur stratégie d’expansion en Espagne. Au début, la structure a donc géré beaucoup d’opérations buy-side pour des acheteurs tricolores dans la région ibérique. Elle a vite développé une certaine appétence pour les secteurs de l’informatique, du travail temporaire et de la santé. Ensuite, la boutique M&A smid-cap s’est portée vers le reste du monde, mais contrairement à d’autres concurrents, Eurohold a préféré créer son propre partnership mondial plutôt que de rejoindre un réseau. Aujourd’hui, nous sommes présents dans quinze pays dont les principaux européens, les pays émergents, et depuis 2017, les États-Unis et le Japon.

Et vous avez pris en charge les activités en France ?

Les fondateurs du groupe se sont rendu compte qu’il était très compliqué de développer la France depuis l’Espagne, même en étant français. En 2015, avec Fanny Peigner, nous avons ouvert les bureaux de Paris et de Lyon. L’équipe sera bientôt constituée de quatre personnes entièrement dédiées à la réalisation d’opérations. Le back-office et les fonctions support de chaque pays sont localisés à Barcelone.

Vous appréciez toujours autant les opérations cross-borders. Pourquoi ?

Notre présence à travers quinze pays est un facteur nettement différenciant sur le marché du conseil smid-cap. Eurohold est pertinent sur les opérations transfrontalières car l’organisation de la société est moins silotée qu’ailleurs. De plus, les collaborateurs cumulent souvent une double, voire une triple culture, à commencer par celles de l’Espagne et de la France. Par ailleurs, nous ne nous contentons pas de conseiller nos clients à la vente. Les mandats buy-side (à l’achat) ne représentent pas plus de 50 % de notre activité.

En quoi êtes-vous moins siloté que vos confrères ?

Tout d’abord, notre partnership mondial nous protège des soucis de répartition des commissions entre les associés au sein de l’organisation. Ensuite, c’est une question de projet d’entreprise. Les collaborateurs rejoignent Eurohold pour contribuer à la création d’une plate-forme ouverte, où l’information circule davantage qu’elle n’est retenue. 

Le private equity a la cote ces derniers temps, les deals sont nombreux. Comment organisez-vous votre relation avec les fonds ?

Nous avons fait pas mal d’opérations avec les fonds, principalement côté vendeur. Nous emmenons leurs participations à l’international. La dernière transaction a été réalisée avec un groupe détenu par Latour Capital. Notre ambition est également d’accompagner les fonds à la vente. Cet aspect de l’activité est en cours de développement. Nous allons faire nos preuves et gagner la confiance des fonds. Idéalement, nous réussirons, comme en Espagne, à aider les plus belles signatures du private equity lors de leurs opérations de buyout.

D’ailleurs, la complexité des opérations vous effraie-t-elle ?

Absolument pas ! Notre équipe française a réalisé le Public-to-private (P2P) de Lombard Risk, une société cotée à Londres. Nous avons conseillé l’acquéreur, Vermeg, un groupe néerlandais spécialisé dans l’édition de logiciels pour le monde de la banque et de l’assurance, et qui réalise plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. C’est le type de transactions, assez rares sur le marché, que nous sommes capables de soutenir de manière autonome.

 

FS

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