Engagée auprès d’Emmanuel Macron depuis 2014, Astrid Panosyan, directrice générale d’Unibail-Rodamco et membre fondatrice de la République en marche, orchestre notamment l’élection de la direction définitive du parti qui aura lieu au courant de l’automne.

Décideurs. Quel est votre rôle au sein de la République en marche, en tant que membre de la direction transitoire du parti ? 

Astrid Panosyan. Nous avons souhaité, avec les autres membres du conseil d’administration et de concert avec Catherine Barbaroux, établir une direction de transition pour quelques mois. Celle-ci a vocation à préparer les échanges politiques de la rentrée et mettre notre parti en ordre de marche sur les sujets de la rentrée. La direction transitoire prépare également le règlement intérieur du parti et organise les élections du milieu de l’automne lors desquelles les militants seront amenés à choisir la nouvelle direction. Nous sommes actuellement en train de réfléchir au mode de scrutin, sachant que les statuts, votés cet été, ouvrent la possibilité d'élire un à trois délégués généraux. 

Comment convaincre les militants de voter ? 

Difficile de les mobiliser pour des questions de statuts. Les marcheurs ont néanmoins envie d'agir. La preuve : plus de 2 000 événements ont été organisés par nos comités locaux tout au long de l’été. Les militants ont été consultés pour l’élaboration des statuts et ils le seront aussi concernant le règlement intérieur. Pour la première fois en France, un parti aura par ailleurs dans ses instances, des militants de terrain et pas uniquement des élus où des personnalités engagées pour acquérir un statut. 

« Les statuts votés cet été, ouvrent la possibilité d’élire un à trois délégué général. »

Vous semblez optimiste…

Je ne serais pas optimiste si nous remarquions une baisse du nombre d’adhérents. Ce n’est pas le cas. J’aimerais connaître les chiffres de mobilisation du côté des autres partis. Au sein de LREM, nous avons des échanges constructifs sur le terrain. Nos militants sont prêts à avancer, à multiplier les efforts en matière de pédagogie, à proposer des initiatives. 

Le parti ne souffre-t-il pas d’un manque de leadership depuis l’élection d’Emmanuel Macron ? 

En marche ! est effectivement né autour de son projet présidentiel. Nous avons entre temps gagné cette élection puis les législatives, avec un mouvement de renouvellement profond. La dynamique dépasse aujourd’hui la personne d’Emmanuel Macron. LREM, ce sont des marcheurs, dont les idées sont prises en compte, et pas seulement un chef. 

Êtes-vous toujours en lien avec le Président ? 

Tout à fait. Il est très intéressé par nos actions et je suis personnellement toujours à l’écoute de son avis et de ses conseils. 

Stéphane Roques a été nommé directeur général de LREM, il prendra ses fonctions dans quelques semaines. Quelles sont ses attributions ? 

Il s’occupera de faire tourner la boutique En marche !, qui est aujourd’hui une véritable start-up. Il aura la charge de promouvoir les initiatives, de gérer les ressources humaines. Il sera dans l’opérationnel et nous sommes fiers qu’un individu issu de la société civile (il est notamment ancien directeur de Médecins sans frontières, et de l'AMF-Téléthon) occupe ce poste clé. Il orchestrera par ailleurs les grands chantiers du parti comme la plate-forme de mobilisation citoyenne. 

« Notre mouvement est le capteur du réel. »

Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette plate-forme ? 

C’est l’une des pierres angulaires du projet de LREM. Nous croyons que les citoyens sont capables de se mettre en mouvement. Forts de ce constat, nous ouvrirons dans les mois qui viennent, une plateforme de mise en relation entre nos adhérents. L'objectif : leur permettre de développer des projets citoyens au niveau local. Nous aurons également une cellule d’accompagnement au QG, qui sera ouvert à n’importe quel citoyen. Nous avons également l’intention de poursuivre les consultations citoyennes sur le terrain, pour continuer à faire remonter les points de blocages. Les contre-propositions intelligentes des citoyens recueillies lors de ces consultations seront prises en compte. Notre mouvement est le capteur du réel. 

Quelle est la prochaine étape pour vous ? 

Le deal de départ me concernant était très clair : mon implication dans la direction nationale est transitoire. Je n’ai pas vocation à être déléguée général du mouvement. Je continuerai en revanche à représenter la société civile, en parallèle de mes engagements associatifs, notamment en matière d’égalité des chances. 

Espérez-vous un poste de ministre ? 

Pour l'instant, je me préoccupe de la mobilisation de la rentrée. Je travaille pour faire en sorte que la nouvelle équipe élue le soit de la manière la plus claire possible. Je souhaite être utile et efficace, le reste, je n'y pense pas. 

 

Propos recueillis par @CapucineCoquand

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