La visite, ce mardi 10 avril à l’Élysée, de Mohammed Ben Salmane le prince héritier d’Arabie Saoudite, a été l’occasion pour le dirigeant du fonds saoudien de faire part de ses ambitions. À l’heure où la France affiche de bonnes relations avec le Royaume, l’avenir du Public Investment Fund (PIF) se dessine.

Créé en 1971, le PIF qui comptait une quarantaine de collaborateurs a dorénavant une équipe de 240 personnes pour gérer ses 300 milliards de dollars d’actifs. Les États-Unis sont la première cible de ses financements puisque le fonds est rattaché à une société de lobbying sur place : Yasir Al-Rumayyan, le dirigeant du Public Investment Fund estime que le marché nord-américain est porteur. Alors que la part des investissements à l’international est de 10 %, celle-ci devrait atteindre 50 % d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, le dirigeant multiplie les engagements. Déjà au capital d’Arc International, le numéro un mondial des arts de la table, le PIF a également créé une filiale pour investir dans l'industrie du divertissement. Il vient de signer un partenariat avec le fonds « tech » du japonais Soft Bank, pour un montant de 45 milliards de dollars sur un projet en rapport avec l’énergie solaire. Il s’apprête par ailleurs à entrer au capital de la branche immobilière du groupe hôtelier AccorInvest à hauteur de 15 %

Vision 2.030

Les ambitions du PIF évoluent aux côtés du plan de développement saoudien appelé « vision 2.030 ». L’objectif est ainsi d’être gestionnaire de 2 000 milliards de dollars d’actifs d’ici à dix ans et d’atteindre un rendement de 8 à 9 % par an. Cela représente un réel challenge puisque plus le fonds est grand, plus la performance est difficile à réaliser. S’il atteint ses objectifs, le PIF détrônera le fonds norvégien qui enregistre un rendement de 6,1 %.  Les effectifs devraient doubler et des bureaux seront ouverts aux États-Unis, en Grande Bretagne ainsi qu’au Japon. L’intention de Yasir Al-Rumayyan est double : d’une part de diversifier l’économie saoudienne et d’autre part, de faire du PIF le « le fonds souverain le plus grand et riche du monde ».

Pour arriver à ses fins, il compte sur les recettes des investissements réalisés a posteriori mais aussi sur les bénéfices que rapporteront la cotation en bourse de 5 % du grand pétrolier Aramco prévue en 2018 et qualifié « d’opération du siècle ». Yasir Al-Rumayyan a également pour projet de construire une « cité futuriste » sur les bords de la Mer rouge. L’homme d’affaires veut faire des terres du gouvernement des projets rentables. Malgré le fait qu’une grande partie des investissements du PIF soient pour l’heure dirigée vers la vieille économie, le fonds affirme de plus en plus son intérêt pour les secteurs d’avenir : la technologie, la communication, les transports et infrastructure et d’autres secteurs de pointe ou émergents.

Morgane Al Mardini 

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