Le rachat des activités de chimie de spécialités de l’industriel néerlandais, pour plus de 10 milliards d’euros, constitue l’un des dix plus gros rachats d’entreprises par un fonds depuis la dernière crise financière.

En cette année 2018, les fonds d’investissement bombent le torse et exhibent leurs muscles : après l’acquisition de Thomson Reuters F&R par Blackstone au mois de janvier (13,72 milliards d’euros), c’est au tour de son confrère Carlyle de remporter le dossier du moment en Europe avec la reprise des activités de chimie de spécialités du groupe néerlandais AkzoNobel. L’expert du private equity, aidé du fonds souverain singapourien GIC, valorise la cible à 10,1 milliards d’euros. Il s’agit là de l’un des dix plus gros rachats d’entreprises par un fonds depuis la dernière crise financière – le numéro un restant la reprise de Kraft Heinz par Berkshire Hathaway et 3G en février 2013. Cela s’explique notamment par la capacité des plus grandes signatures mondiales de l’investissement (Carlyle, Blackstone, KKR, TPG…) à lever davantage d’argent auprès de leurs souscripteurs. Bien sûr, le pôle « chimie » d’AkzoNobel est aussi un actif reluisant, plus rentable d’ailleurs que l’autre filiale du groupe dédiée à la fabrication de peinture. AkzoNobel a prévu de reverser l’essentiel du produit de cette cession à ses actionnaires. La société néerlandaise, objet de raids hostiles successifs de la part de PPG début 2017, recentre donc son cœur de métiers sur la peinture (Dulux, Trimetal…) avec l’objectif de dégager une meilleure profitabilité. Point noir au tableau, elle n’a pas réussi à fusionner avec son concurrent Axalta en novembre dernier, et cet échec pourrait l’isoler sur son marché. Jusqu’au point d’être à la merci de rivaux ou de prédateurs financiers ? Réponse dans les prochains mois.  

 

@ Firmin Sylla

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