Dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificatives (PLFR3), le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, met en place un dispositif d’affacturage simplifié destiné à relancer l’économie.

Pour accompagner le redémarrage de l’activité des sociétés françaises, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, déploie un plan d’aide inédit relatif à l’affacturage, en permettant, grâce à la garantie de l’État, de proposer ce type de financement dès l’émission de la commande client, en amont de la facture. "C’est un produit innovant et unique en Europe", annonce Philippe Mutin, vice-président de l’Association française des sociétés financières (ASF) et directeur général délégué de Factofrance. Élaboré après concertation des affactureurs et de l’ASF, ce projet prend effet jusqu’au 31 décembre 2020. Ce plan vise à accélérer et réduire les délais entre le flux de trésorerie.

Une mesure inédite

Ce dispositif d’aide, garanti par l’État, arrive en second temps, à la suite de la mise en place des prêts garantis par l’État (PGE). "Le programme de PGE du gouvernement et les diverses solutions de soutien ont eu un impact extrêmement positif puisque cela a permis à beaucoup d’entreprises, de pallier des situations périlleuses ou de prendre des précautions en termes de trésorerie", précise l’affactureur. Toutefois, toutes les entreprises ne bénéficient pas de cette aide. Aussi, face à une forte augmentation du taux d’endettement des sociétés, due à la crise de la Covid-19, et avec les paiements des reports de charges ou d’autres crédits qui arrivent à échéance, une double solution était plus que nécessaire.

Sur les 300 milliards d’euros destinés aux prêts garantis par l’État, 20 milliards seront ainsi alloués à ce nouveau dispositif, considéré comme complémentaire et très adapté aux enjeux de la relance économique.

"20 milliards d’euros seront destinés
à ce nouveau dispositif "

De plus, Bercy annonce qu’il garantira, à hauteur de 90 % maximum, les financements consentis dans ce cadre. "Notre produit de financement de commandes, qui permet d’injecter de l’oxygène supplémentaire, va sans doute venir très opportunément, pour permettre à certaines entreprises de passer cette période très difficile", analyse Philippe Mutin.

L’économie dans les starting-blocks

L’objectif? Relancer la croissance à travers les chaînes d’exploitation et de production des entreprises. Tout d’abord, l’affacturage classique propose une solution pour faciliter la gestion courante des comptes clients des organisations. Désormais, et contrairement à ses principes d’origine, un simple bon de commande suffira pour demander le paiement auprès des factors. Plus besoin d’attendre la livraison ou l’émission des factures correspondantes.

Les sociétés devraient ainsi gagner environ 45 jours, contrairement à l’affacturage classique. Une fois les délais de paiement réduits, les entreprises peuvent se consacrer au lancement de nouvelles commandes ou à la production de valeur. Cette mesure constitue un fort soutien au financement des besoins en fonds de roulement.

Un financement qui prend de l’ampleur

"L’affacturage est devenu, depuis quelques années, le plus important produit de financement court terme", selon le directeur général délégué de Factofrance, et le nombre de sociétés à faire appel à des contrats d’affacturage va certainement augmenter dans les mois ou les trimestres à venir, notamment car il n’affecte pas l’endettement de l’entreprise. Avec ce mode de financement, les entreprises sont en mesure de céder un de leurs actifs, le poste client, aux factors, moyennant de la trésorerie. Pour autant, si les prêts garantis par l’État ne résolvent pas tous les problèmes, ce n’est pas non plus le cas de l’affacturage. Toutes les entreprises n’y ont pas recours, notamment les TPE, qui le perçoivent comme un service complexe et onéreux. Un nouvel enjeu pour les affactureurs qui se doivent d’élaborer des produits plus accessibles. Le dispositif, voté par l’Assemblée nationale début juillet 2020 et qui devait attendre l’aval du Parlement et de la Commission européenne, est désormais mis en place. En principe, il concernera les financements des commandes prises du 1er août au 31 décembre 2020. Reste à voir si la mesure dont la vocation est, d’après le vice-président de l’ASF, "d’aider l’économie française à retrouver le chemin de la croissance et à ne pas être prisonnière de la problématique de trésorerie" aura l’effet escompté.

Agathe Giraud

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