BNP Paribas s’est associée à l’incubateur Plug and Play pour le développement de ses activités. Andreas Lambropoulos, responsable des initiatives stratégiques chez BNP Paribas International Financial Services, revient sur la dynamique de cette collaboration dédiée à l’innovation.

Décideurs. Comment le groupe BNP ­Paribas s’est-il lancé dans l’aventure des incubateurs ?

Andreas Lambropoulos. Dans le cadre de notre transformation digitale lancée il y a deux ans et demi, nous avons mis sur pied le ­programme d’accélération BNP Paribas Plug and Play. Plug and Play est le plus grand réseau d’accélérateurs de start-up au monde, présent dans vingt villes. Notre collaboration a débuté en Californie, grâce à notre entité Bank of the West, puis s’est élargie mondialement. Plug and Play souhaitait s’installer à Paris. Cette opportunité nous a permis de créer une ­structure en combinant nos expertises à ­Station F. Nous avons ainsi lancé un programme international d’accélération dédié aux fintechs et aux insurtechs. Aujourd’hui, nous en sommes à la cinquième saison, chaque cycle s’étendant sur trois mois. Une promotion se constitue d’une dizaine de start-up, répondant toutes à un besoin défini au préalable par les métiers de BNP Paribas. Au niveau international, nous implantons aussi des programmes ­d’incubation pays par pays. Nous tissons ainsi des partenariats fructueux avec d’autres experts reconnus, notamment en Afrique du sud avec Startupbootcamp ou en Amérique latine avec NXTP.

En finance, quels sont les besoins d’innovation de BNP Paribas ?

Nous cherchons aussi bien à développer le traitement des parcours clients et les services aux PME que les produits et les services, la data, la cybersécurité, l’intelligence artificielle ou la blockchain… Le programme BNP Paribas Plug and Play nous permet d’agréger des apports technologiques en peu de temps. Nous présélectionnons une vingtaine de start-up qui pitchent devant notre banque. In fine, nous en choisissons une seule pour chaque besoin métier identifié et travaillons avec elle pendant trois mois.. Pour ce faire, la start-up doit être solide. Nous ne choisissons pas de structure en early stage. Nous développons rarement des produits commercialisables avec une start-up du programme BNP Paribas Plug and Play. En revanche, nous innovons avec elle sur des parcours clients ou la manière d’adresser un marché spécifique. C’est ce que nous entreprenons, par exemple, avec DreamQuark, pour notre activité banque privée.

Investissez-vous dans les start-up que vous accompagnez ?

Nous n’imposons pas de prise de capital aux start-up de notre programme. Nous avons développé une politique d’investissements industriels pour soutenir notre stratégie. À ce titre, le fonds Opera Tech Ventures injecte des capitaux dans d’autres fonds thématiques dédiés à l’intelligence artificielle, à la fintech etc., ou dans des start-up implantées dans d’autres zones géographiques comme Viola en Israël ou Ventech en Chine. Récemment, aux États-Unis, nous avons investi dans la néobanque Chime et dans une solution de transfert d’argent pour les migrants avec Rewire, basé en Israël.

Propos recueillis par Nicolas Bauche

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