Décideurs. De nombreux cabinets portent un regard critique sur le restructuring en tant que pratique, estimant qu’en dépit des crises récentes, ce métier ne s’est pas révélé suffisamment porteur. Comment l’expliquer ?

Nassim Ghalimi.
La crise de 2008 a eu, dans les cabinets d’affaires, au moins deux impacts : une baisse des activités de corporate/M&A et une augmentation relative des dossiers de traitement des difficultés rencontrées par les entreprises. L’année 2009 a en effet été marquée par une augmentation significative des défaillances d’entreprises. De nombreuses équipes spécialisées en corporate/M&A ont ainsi espéré compenser leur baisse d’activité dans leurs domaines traditionnels de compétences par l’accroissement des besoins en restructuring.
Trois ans plus tard, le bilan pour ces nouveaux arrivants peut effectivement paraître mitigé. Les raisons sont assez simples. D’une part, la baisse des besoins en corporate/M&A n’a pas été compensée, mécaniquement, par une hausse équivalente des besoins en restructuring. D’autre part, contrairement à une idée reçue, le traitement des entreprises en difficulté est une pratique assez peu sensible aux fluctuations économiques, de sorte qu’une forte augmentation des défaillances d’entreprises ne se traduit pas par un accroissement proportionnel des dossiers dans lesquels l’intervention d’avocats spécialisés est nécessaire. Inversement, une baisse des dépôts de bilan n’entraîne jamais une diminution équivalente des dossiers de restructuring. En définitive, si l’augmentation des défaillances d’entreprises fut à cette période une réalité, elle n’a pas été telle que les avocats, spécialisés de longue date dans ce domaine, n’ont pas pu répondre à ce nouveau besoin, bien au contraire. Dans ce contexte, les clients ont naturellement continué de se tourner vers ces avocats spécialisés, pour qui le restructuring reste un métier porteur.

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