Sur la liste des idées provocatrices de Donald Trump figure un climatoscepticisme sans concession. L’accord de Paris, adopté en connaissance de cause et à la hâte avant l’élection américaine, en ressortira-t-il intact ?

La position de Donald Trump sur l’écologie est tranchée. L’annonce de son élection a d’ailleurs fait trembler Marrakech, où se tient la COP 22 qui réunit plus de 30 000 personnes engagées pour la protection du climat. C’est depuis la ville rouge que Ségolène Royal l’annonçait ce matin au micro de RTL : « Trump ne peut pas bloquer l’accord de Paris, mais il peut le freiner. »

 

Un vide juridique

Selon ses termes, l’accord de Paris entré en vigueur le 4 novembre dernier et ratifié par une centaine de pays prévoit qu’aucun pays engagé ne peut en sortir avant quatre ans. En revanche, aucune sanction n’est prévue en cas de violation de cette disposition. Un vide juridique qui renforce vraisemblablement la détermination du nouveau président américain. Il l’a promis : il va annuler simplement cet accord, supprimer l’Agence de protection de l’environnement, réanimer les vieilles centrales de charbon et relancer l’extraction offshore de gaz et de pétrole. Il s’engage aussi à stopper la contribution américaine (d’un milliard de dollars) au programme des Nations unies pour la lutte contre le changement climatique.

 

La théorie du complot

Donald Trump ne semble pas se soucier des catastrophes naturelles qui touchent la planète. Du moins, il en nie la cause, le dérèglement climatique et les activités humaines. Les États-Unis en ont pourtant fait les frais ces dernières années : la sécheresse suivie des inondations au Texas en avril 2015 (trente et un morts), les dizaines d’incendies autour de Los Angeles en juillet 2016 (82 000 personnes évacuées) suivis quelques jours après par les inondations en Louisiane (trois morts,  7 000 sauvetages), etc. Le nouveau président, lui, ironise sur son compte Twitter : « Je suis à Los Angeles et il gèle, le réchauffement est un canular total ! » Il avait déjà lancé en novembre 2012 : « Le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois pour affaiblir l’industrie américaine. » La théorie du complot refait surface dans la bouche du nouveau président des États-Unis.

 

Pascale D’Amore

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