146 pays ont rendu leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue de la COP 21. Malgré des signes encourageants, le Climate action tracker les juge insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d'ici la fin du siècle.

Moins de deux mois, c'est ce qui nous sépare de l'ouverture de la très (trop ?) attendue COP 21. Condition sine qua non d'un succès, la signature du sacro-saint accord mondial de limitation des émissions de gaz à effet de serre, en vue de plafonner à 2 °C le  réchauffement climatique d'ici la fin du siècle, accord qui fit défaut lors du fiasco copenhaguois de 2009. Mais alors que certains se réjouissent par avance de cet accord encore non signé, son réalisme soulève des questions.

 

146 pays ont d'ores et déjà rendu leur "contribution nationale pour la COP 21", présentant les objectifs précis et chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la période 2025-2030. Le Climate action tracker (CAT), consortium international regroupant quatre instituts de recherche, a procédé à l'analyse de ces stratégies. Si correctement mis en oeuvre, ce dont on peut douter concernant les deux mastodontes émergents chinois et indiens, ces plans devraient permettre de contenir le réchauffement climatique à 2,7 °C à la fin du siècle, d'après une étude du CAT. Insuffisant et inquiétant, alors qu'une augmentation symbolique de 2 °C est communément admise comme le seuil à ne pas dépasser, sous peine de ne plus être maître des évènements causés par le changement climatique.


Pas abattus pour autant, ces mêmes experts signalent que, pour la première fois depuis 2009, leur estimation du réchauffement climatique à la fin du siècle passe sous la barre des 3 °C, la baisse se chiffrant à 0,4 points par rapport à leur dernière étude, parue en décembre 2014. En clair, nous sommes sur la bonne voie, mais les objectifs actuels ne doivent en aucun cas constituer un achèvement, mais plutôt une étape vers la fixation de seuils plus ambitieux et nécessaires à l'atteinte de cet "objectif 2 degrés". Gageons donc qu'un accord parisien ne produise pas l'effet inverse, à savoir un sentiment d'achèvement et de suffisance des États, tout en apaisant, peut-être trop, les revendications citoyennes. La route vers une accalmie climatique est longue, et la Cop n'en sera que le premier jalon.

 

Boris Beltran

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