Stéphane de Navacelle participe à nombre d’enquêtes internationales de premier plan (FCPA, Banque mondiale…). Avocat à la fois inscrit aux barreaux de Paris et de New York, il multiplie les engagements sociétaux, parcourt le globe, tout en restant – autant que possible – proche de sa famille. Rencontre.

« Ce qui me motive dans le droit, c’est le contrat social. » Âgé de 37 ans, Stéphane de Navacelle cultive cette passion de l’engagement pour autrui. Depuis toujours, l’homme est très actif « dans la cité ». Durant ses études de droit à Nanterre, Stéphane s’est investi en tant que représentant au conseil d’administration de la fac ou encore comme secrétaire général de la Fédération des associations de Paris X. Il a également été, pendant six ans, administrateur d’une fondation reconnue d’utilité publique. Aujourd’hui, il siège au conseil de l’ordre des avocats de Paris et gère, avec son épouse, un fonds de dotation dans l’éducation. « On reçoit beaucoup et on redonne : c’est important », explique Stéphane de Navacelle. Ses idéaux, il les tient d’une enfance durant laquelle il a reçu « une éducation catholique française classique, un peu celle du XIXe siècle ». Aujourd’hui, ses engagements constituent, selon lui, une « forme d’exutoire » et sont nécessaires afin « de ne pas rester enfermer sur soi-même, d’être vraiment tourné vers son prochain. » C’est d’ailleurs autour de ces valeurs de partage et de bienveillance que l’homme a structuré son cabinet.

Navacelle, l’Américain

L’aventure entrepreneuriale de Stéphane de Navacelle débute en 2010. Alors âgé de 29 ans, il quitte le cabinet Debevoise & Plimpton pour « devenir français ». Une situation qu’il décrit comme « ironique » et qui s’explique par l’expérience qu’il a accumulée à New York dans la défense pénale et transfrontalière de dirigeants d’entreprise. « Mes confrères m’ont collé cette étiquette “d’avocat américain” alors que je suis bien français ! », s’amuse-t-il. Pour autant, son profil et son approche séduisent. « J’ai reçu beaucoup d’encouragements dans ma démarche, notamment de Bruno Quentin, mais aussi et surtout, tout le soutien du cabinet Farthouat » où il installe son premier bureau.

Addiction free

Rapidement, les dossiers affluent. « J’ai commencé à embaucher un collaborateur, puis un second… Et en 2014, j’ai décidé de m’installer dans mes propres locaux », rue Saint-Lazare à Paris. Du fait de la nature de ses activités, « le terrain de jeu de [son] cabinet, c’est d’abord l’Europe, mais aussi le monde ». Stéphane de Navacelle voyage donc beaucoup : « Il est vrai que je peux, dans un même mois, faire quatre fois la navette outre-Atlantique, explique-t-il. Je vis un déséquilibre permanent entre le pro et le perso. » Toutefois, lorsqu’il est à Paris, il reste au plus près de sa famille. « Je passe le plus de temps possible avec mes enfants. C’est indispensable. » Dès que cela est possible, il prend quinze minutes pour passer les voir à l’heure du déjeuner et « jouer à des jeux de devinettes ». Le soir, il rentre chez lui à 19h30 pour de nouveau être en famille avant de retourner à 21h au cabinet. Sur son bureau, on trouve un post-it avec une croix dessinée au stylo. Deux mots sont annotés au-dessus : addiction free. « C’est mon rappel à la réalité », décrit Stéphane qui explique qu’« on ne naît pas libre, on s’affranchit ». Avant de conclure : « Mon objectif, c’est de demeurer libre. »

Mathieu Marcinkiewicz

En quelques mots

• Stéphane de Navacelle est féru de traduction. Il tient cette passion de sa grand-mère maternelle avec qui il jouait à résoudre des dilemmes de traduction quand il était enfant ;

• À Noël, il part en vacances en Ouganda en famille ;

• Quand il a besoin de se concentrer et de rédiger des conclusions, il écoute de la musique baroque.

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