Stéphane Antiglio, le président d’Autodistribution, dresse un bilan de son partenariat avec Towerbrook et évoque également l’arrivée de Bain Capital.

Le passage de Towerbrook au capital d’Autodistribution aura marqué l’histoire du spécialiste de la distribution de pièces détachées pour le marché automobile. Très fortement endettée, la société doit une grande partie de son redressement au fonds d’investissement. 

Décideurs. Bain Capital a récemment remplacé Towerbrook et Investcorp comme actionnaire d’Autodistribution. Pourquoi avoir porté votre choix sur le fonds américain ?

Stéphane Antiglio. Il y a toujours un choix dicté par les circonstances et par l’identité des investisseurs qui s’intéressent à votre projet. La décision d’accueillir Bain Capital comme nouveau partenaire financier fut prise collégialement par Towerbrook et le management. Si de nombreuses marques d’intérêt nous sont parvenues, c’est bien celle de ce  fonds qui nous a paru la plus pertinente pour poursuivre l’œuvre initiée par Towerbrook. Bain Capital était en effet précédé d’une excellente réputation et disposait de la surface financière nécessaire pour nous accompagner dans nos projets de développement. Les nombreux échanges que nous avons eus avec eux n’ont fait que confirmer la qualité de leur équipe et de leur expertise. La voie du LBO nous paraissait par ailleurs la plus appropriée. Nous gardions à l’esprit notre excellente collaboration avec Towerbrook. Une expérience qui tend à montrer que collaborer avec des fonds peut être, contrairement aux idées reçues que l’on peut avoir en France, très positif pour une entreprise. Le LBO permet par ailleurs d’associer sur le plan capitalistique nos managers ainsi que les distributeurs à l’aventure d’Autodistribution. Actuellement, le management détient 4 % du capital, 91 % pour Bain Capital et 5 % pour les distributeurs affiliés. La part détenue par les managers et distributeurs indépendants a augmenté avec l’arrivée du nouvel actionnaire renforçant leur implication et leur engagement.

 

Décideurs. Quel bilan faites-vous de vos six années de collaboration avec Towerbrook ?

S. A. Le bilan est excellent. À son arrivée, Autodistribution connaissait de graves difficultés. Ce fonds a largement contribué à ce redressement en recapitalisant l’entreprise à un moment où elle en avait terriblement besoin. Il a également placé dans les meilleures dispositions la nouvelle équipe de management. Notre métier nécessite du temps pour que les premiers résultats soient visibles. Towerbrook a eu l’intelligence de nous en donner. Enfin, si nous possédons en grande partie notre réseau de distribution, nous travaillons également avec un réseau de distributeurs indépendants affiliés. Loin de le voir comme un inconvénient, Towerbrook  a mis en place une gouvernance participative, notamment sur la partie achats-ventes qui fut incontestablement l’une des clés du succès de notre redressement.

 

Décideurs. L’un de vos objectifs est d’accélérer le développement du groupe à l’international. Quels sont les moyens mis à votre disposition pour l'atteindre ?

S. A.  Notre principale priorité reste le renforcement de notre leadership sur le marché français. Il existe un potentiel pour une vraie croissance organique. Nous sommes ouverts à des opérations de croissance externe sur nos deux principaux métiers. En pièces automobiles, nous pouvons renforcer nos positions sur certaines gammes de produits, comme nous l’avons fait en 2014 avec l’acquisition d’ACR, le spécialiste des systèmes de freinage et du démarrage. Pour nos activités poids lourd, nous devons encore compléter notre couverture géographique du territoire français.

Pour en revenir à votre question sur notre développement à l’international, nous sommes dans une démarche opportuniste, raisonnée et raisonnable. Nous gardons en mémoire la période difficile que nous avons connue au début des années 2000 suite à une acquisition malheureuse en Grande-Bretagne. Nous ne considérons que des cibles compatibles avec la culture de notre groupe et situées dans des pays limitrophes afin d’actionner des synergies opérationnelles.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

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