Avec des clients dans plus d’une vingtaine de pays africains, le cabinet Bird & Bird est aujourd’hui un acteur important du continent. Sophie Pignon et Gildas Louvel nous parlent de leurs activités et partagent leur expérience du terrain.

DÉCIDEURS. Vous vous voyez confier des projets clés sur le continent. Quels ont été vos dossiers les plus marquants de l’année 2016?

Sophie Pignon et Gildas Louvel. Nous intervenons sur une grande variété d’opé- rations, notamment en Afrique francophone où nous sommes bien implantés. Notre offre de service est variée et couvre notamment les secteurs de l’énergie, des utilities, des té- lécommunications, du transport et de l’assainissement. En matière de télécommunications, nous sommes actuellement conseil de l’État ivoirien et du Congo-Brazzaville dans le cadre de deux projets PPP d’envergure de développement de la fibre optique. Le projet ivoirien, sur financement de la Banque mondiale, devrait ainsi étendre l’accès à Internet sur plus de 7 000 kilomètres. Dans le secteur de l’énergie, nous agissons en qualité de conseil de l’État malgache dans le cadre de quatre mégaprojets d’hydroélectricité. En matière de transport, nous sommes conseil de l’État marocain dans le cadre d’une étude pour la définition de la stratégie d’introduction du PPP dans le secteur aéroportuaire au Maroc, ainsi par ailleurs que pour l’élaboration d’une étude d’évaluation préalable de la réalisation et de l’exploitation du nouvel aéroport de Marrakech dans le cadre d’un PPP.

Comment les récents développements observés sur le continent ont-ils impacté vos activités ?

Si la dominante du cabinet est plutôt corporate et financement de projets, nous nous adaptons aux mutations du continent en intervenant dans des secteurs clés tels que les nouvelles technologies, la protection de données personnelles, le droit de la concurrence et la technologie financière. Il y a néanmoins des pratiques moins opportunes pour nous car il existe des relais locaux de qualité, comme en fiscalité où il y a un savoir-faire local tributaire des lois du pays.

L’Afrique est en constante évolution. Quels sont selon vous les chantiers de demain?

Trois services nécessiteraient un accompagnement juridique plus accru en Afrique. D’une part, les nouvelles technologies car il s’agit d’un secteur moteur du développement du continent pour lequel il y a un fort besoin juridique. Il y a aussi une grande nécessité de restructurer les entreprises pré- sentes sur le continent afin de redessiner le paysage économique dans certains pays et de permettre aux entreprises d’effectuer des opérations de croissance extérieure dans d’autres pays africains. Enfin, le volet financement nécessite un réel accompagnement face aux besoins toujours croissants de fonds notamment en matière de projets publics.

Quelle est votre stratégie de développement dans les années à venir ?

Elle repose sur une approche intégrée avec les partenaires locaux non seulement au stade du développement du dossier mais aussi de son traitement. Nous misons sur la mixité de nos équipes et partageons une approche philosophique de transfert du savoir et de l’investissement dans le développement du tissu économique et social du continent. Nous poursuivons notamment notre partenariat académique avec différentes business schools africaines.

Il faut surtout savoir que la réussite d’un cabinet sur le continent africain repose sur la pré- sence de trois qualités essentielles: la patience, le pragmatisme et la pédagogie. Notre équipe est pluridisciplinaire et ne cesse de s’agrandir notamment avec la récente intégration au Desk Afrique d’Iman Skkioussat, collaboratrice corporate

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