"Certaines prévisions indiquent une valorisation du marché mondial en 2020 pouvant aller jusqu’à 50 milliards d’euros par an"
L’augmentation des émissions de CO2 est montrée du doigt, pourtant dans le même temps, la demande énergétique mondiale continue de croître. Il faut donc repenser le mix énergétique en limitant le recours aux énergies fossiles et optimiser l’énergie produite. C’est l’ambition d’un secteur en pleine expansion : le smart grid.

Les géants de l’électrique passent en pole position

La mise en place de réseaux de distribution d’électricité « intelligents » permet désormais de collecter des informations complètes en temps réel sur les modes de consommation, et ainsi de mieux maîtriser l’énergie. Principale priorité du secteur : intégrer les énergies renouvelables. Pour chaque fonction du smart grid, les technologies de l’information tiennent un rôle déterminant. Il n’est donc pas étonnant de retrouver au premier plan les géants de l’électrique comme Alstom ou encore Schneider Electric, qui se sont tous deux dotés d’un secteur spécialisée dans le grid en 2010 après les acquisitions respectives des branches « transmission » et « distribution » d’Areva.

Une collaboration public/privé ?

Le consommateur final est le facteur clé de succès du secteur : les implications environnementales et économiques du smart grid conduiront inévitablement les acteurs privés et publics à collaborer dans le but d’inciter les consommateurs à participer activement à cette (r)évolution. D’un côté, les fournisseurs pourront maîtriser l’offre et la demande en énergie et ainsi adapter leurs tarifs. De l’autre, les institutionnels auront la possibilité d’atteindre plus rapidement les objectifs fixés par les politiques associées. Enfin, les collectivités territoriales bénéficieront d’un service public de l’électricité plus performant, de données plus nombreuses et plus fiables très utiles pour gérer leurs investissements.

Un outil d’optimisation des coûts ?

Il est certain qu’à terme, tous les réseaux électriques seront gérés grâce au smart grid. Certaines prévisions indiquent même une valorisation du marché mondial en 2020 pouvant aller jusqu’à 50 milliards d’euros par an. D’une part, les objectifs de la politique environnementale, qui fixent à 20 % l’intégration des énergies renouvelables, vont conduire inévitablement à un besoin : celui de gérer leur intermittence de façon optimale. D’autre part, les coûts de l’énergie vont connaître une augmentation importante qui risque de déstabiliser les consommateurs, peu habitués à de telles hausses. Le smart grid constitue une véritable solution en proposant la gestion en temps réel de l’énergie, vecteur de diminution des coûts. Les barrières posées par la diffusion d’informations privées vont probablement tomber au profit des économies réalisables. Quant aux pilotes (zones test) qui ont été mis en place, ils donneront leurs premiers résultats dans deux ans et déboucheront sur un business model pour le secteur.

Le problème majeur de la sécurité

L’optimisation des coûts et des processus vont-il peser suffisamment dans la balance du consommateur peu enclin à une large diffusion d’informations privées ? C’est là tout le défi des différents acteurs : impliquer le consommateur et ancrer son engagement sur le long terme.
Au-delà de la diffusion des informations, qui constituent pour les consommateurs une véritable incursion dans la vie privée, un problème corrélé en découle : celui de la sécurité. Des professionnels de la sécurité des réseaux commencent à se positionner sur le secteur. Ainsi Symantec, spécialiste des solutions de sécurité et de stockage dans les systèmes d’informations et Mahindra Satyam, compagnie d’origine indienne spécialisée dans les TIC, ont ensemble pour projet de travailler sur la sécurité des réseaux, de la gestion des données à l’implémentation des solutions.

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