Le président du groupe GA, spécialiste de l'immobilier d'entreprise, réalise cette année un virage stratégique majeur en permettant à ses salariés de devenir actionnaires majoritaires, mais également en diversifiant ses activités et en poursuivant sa dynamique commerciale et industrielle.
Sébastien Matty (GA) : « Le fait que les salariés possèdent la majorité va nous permettre d'accélérer notre stratégie »
Décideurs : Pourquoi ce choix de modèle d’actionnariat ?
Sébastien Matty. Le recours à l'actionnariat salarié a été choisi par GA il y a de nombreuses années. Les collaborateurs sont entrés dans le capital en 2005, à hauteur de 20 % à l'époque. Compte tenu du dynamisme de l'entreprise, nous avons constaté que le schéma était vertueux. Nous avons donc fait le choix de le renforcer.
Quels intérêts retirez-vous de ce choix particulier d’actionnariat ?
Il développe chez nous tous de l'engagement et de l'attachement à l'entreprise. Il permet de partager la valeur que nous créons ensemble, dans des conditions identiques pour tout le monde. Aujourd'hui, le fait que les salariés possèdent la majorité des actions va nous permettre de mener notre activité avec une vision à long terme et d'accélérer notre stratégie en renforçant, d'une part notre modèle intégré et en misant toujours plus sur l'innovation et le digital d’autre part.
« Le personnel a pris 60 % du capital du constructeur immobilier »
Pensez-vous que ce choix fera école ?
Il appartient à chaque entreprise de choisir le modèle qui lui convient le mieux. Pour GA, celui de l'actionnariat a été l’une des clés de la réussite du groupe.
Combien y a-t-il eu de nouveaux entrants depuis le choix de ce modèle d’actionnariat ?
Cent-dix collaborateurs sont entrés au capital à l'aune de cette nouvelle opération. À présent, plus de la moitié des collaborateurs sont actionnaires de GA.
Comment est perçu sur le terrain 3D FullBim ?
Le BIM constitue l’un des piliers de la digitalisation de GA. C'est un sujet sur lequel nous travaillons beaucoup depuis 2014. Nos projets sont à présent désignés en BIM, avant d'être conçus en usine, assemblés sur site et, à l'issue de leur livraison, exploités en BIM. Nous livrons en effet à nos clients l'avatar numérique de leur bâtiment qui leur permet de disposer d'une connaissance unique de leur immeuble, de faciliter son exploitation et les opérations de maintenance.
Nos efforts sur le sujet ont été récompensés cette année par l'obtention du Tekla Global BIM Awards qui nous a été attribué pour le Campus Thales Bordeaux. Nous avons d'abord été distingués au niveau de la France, dans la catégorie des immeubles d'entreprise, puis au niveau mondial parmi les soixante-treize lauréats nationaux du monde entier.
Quel est selon vous l’avenir du smartbuilding dans un monde où le lieu de travail est un espace social fort ?
Le bâtiment intelligent est au cœur de la révolution qu'est en train de vivre l'immobilier : celle des usages, accélérée par le digital. Les utilisateurs sont en attente d'espaces plus flexibles qui encouragent la collaboration, l'échange et la créativité. Ils veulent pouvoir profiter d'aménagements plus dynamiques qui correspondent à leurs activités quotidiennes, sans pour autant renoncer au confort que procure un bâtiment moderne.
La data, récoltée sur l'ensemble des immeubles que nous réalisons, nous permet aussi de mieux cerner leurs besoins, de mieux les accompagner et de leur proposer des bâtiments adaptés à l'usage réel que vont en faire leurs collaborateurs. Bref, à la vie qui se passe dans l'immeuble. C'est dans ce cadre-là que le smartbuilding prend tout son sens car, pour les collaborateurs dont le lieu de travail est effectivement avant tout un espace social, il permet de profiter de plus de services et de services plus personnalisés. Il facilite leur quotidien.
Vous avez décidé l'année dernière de diversifier votre activité. Où en êtes-vous ?
Nous sommes effectivement historiquement positionnés sur l'immobilier d'entreprise au sens large : bureaux, locaux d'activité, industrie, logistique… Nous menons depuis 2014 une politique de diversification qui commence à porter ses fruits. L'activité rénovation, avec notamment notre technologie Newskin qui permet de doter les bâtiments rénovés d'une façade technologique à même de leur conférer le niveau de performance d'un bâtiment neuf, a doublé cette année. Nous avons également remporté un premier projet dans le domaine de la santé, avec la réalisation d’une plate-forme autonome de chirurgie ambulatoire sur le site de la Pitié Salpêtrière à Paris.
Pour 2017, nous poursuivons cette stratégie et espérons pouvoir rapidement annoncer nos premiers projets dans le domaine de l'hôtellerie et des commerces.
Vanessa Benesty
