Les levées records réalisées au cours de l’été dernier ont une nouvelle fois placé le private equity sous le feu des projecteurs. Peu connu du grand public, ce secteur pâtit malheureusement d’une image négative, la surmédiatisation des « jumbos deals » et des fiascos financiers ayant contribué à alimenter les idées reçues. Ce dossier est l’occasion de démontrer que la plupart sont fausses ou inexactes.

À commencer par celle, très répandue, voulant que le capital-investissement détruise des emplois pour améliorer les performances de l’entreprise alors qu’une étude de l’Afic réalisée en partenariat avec EY démontre que les entreprises accompagnées par des fonds français ont affiché une croissance près de deux fois supérieure à la croissance du PIB en valeur et ont créé six fois plus d’emplois que le secteur marchand…

Créer de la valeur et de l’emploi

Deuxième idée reçue : le private equity permet aux fonds étrangers de prendre le contrôle de nos sociétés. S’il est vrai que de nombreux acteurs internationaux investissent dans nos entreprises, il ne s’agit pas pour eux d’en prendre le contrôle mais de les développer. Dans 80 % des cas, les centres de recherche et développement restent localisés en France. Nous devrions plutôt nous réjouir que des fonds étrangers souhaitent investir dans l’Hexagone et y voir le signe que notre économie reste compétitive. De plus, l’internationalisation du capital-investissement rend difficile un tel raisonnement. Ainsi, les fonds français ne sont pas les derniers à investir dans des sociétés étrangères.Troisième a priori : ses acteurs seraient des spéculateurs. Ce que démentent les faits : la création de valeur ne se concentre plus sur l’effet de levier réalisé lors du financement de l’opération. Ce dernier ne représente plus en moyenne que 18 % de la plus-value. Pour se démarquer, les fonds jouent surtout le rôle d’accompagnateurs, y compris sur les terrains de la stratégie, des ressources humaines et de la production. En clair, il est bien loin le temps où les professionnels de ce secteur se contentaient d’agir en purs financiers. Enfin, quatrième idée reçue : les fonds sont obsédés par les rendements. C’est encore une fois inexact. Si les fonds affichent les meilleures performances à dix ans (environ 10 %), ils savent prendre leur temps. Non cotés en Bourse, ils sont capables de supporter des pertes pendant plusieurs années pour redresser au mieux l’entreprise dans laquelle ils investissent.

En somme, en prônant le juste équilibre entre une vision à long terme des entreprises familiales et une stratégie à court terme en Bourse, le private equity représente une nouvelle forme de gouvernance. Réjouissons-nous donc qu’il se porte bien : cela permet qu’entreprises et fonds hexagonaux créent de la valeur et des emplois. 

Vincent Paes

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