Pour Pierre Préjean, du Conseil supérieur de l’ordre des experts comptables, la réglementation freine la contribution des banques au financement de l’économie.
Décideurs. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’ordre des experts-comptables ?

Pierre Préjean. La mission de l’ordre des experts-comptables est de gérer et d’animer un réseau d’environ 20 000 professionnels. Il constitue le premier réseau de France des professionnels du chiffre. Son rôle est de représenter, défendre et valoriser la profession. Il a également une mission d’accompagnement des professionnels dans leur développement tout en veillant au respect de l’éthique qui nous anime. Le rôle de l’expert-comptable ne se résume pas seulement à produire les comptes, mais également à accompagner et conseiller les entreprises. L’ordre des experts-comptables est structuré de la manière suivante : il existe un conseil supérieur, dit échelon national composé de 69 élus, et 23 ordres régionaux eux-mêmes également représentés par des professionnels élus.


Décideurs. Quels sont les méthodes, les outils, les process à mettre en place pour bien piloter sa trésorerie (hors contexte de difficulté) ?
P. P. Il convient avant tout de calculer le point mort, c’est-à-dire de déterminer le montant du chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise couvre l’ensemble de ses charges. C’est un calcul simple, mais plein de bon sens. Il faut ensuite élaborer un tableau de bord pour permettre le suivi. Il doit comporter des warnings et mesurer la performance par le biais d’indicateurs adaptés au business de l’entreprise. Le budget doit lui aussi être piloté. L’expert comptable accompagne la mise en place de ces outils, mais surtout à l’analyse des résultats.


Décideurs. Quel regard portez-vous sur la mutation du financement des entreprises ?
P. P. La mutation du financement des entreprises est inexorable. On entend et on lit tous les jours que les banques ne prêtent pas. Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que les volumes de crédit se maintiennent et progressent très légèrement. Les banques jouent le jeu dans un contexte réglementaire très contraignant, toutefois elles ne prêtent plus aux mêmes. La réglementation freine donc leur contribution au financement de l’économie. Une autre tendance de fond est qu’elles prêtent pour financer le renouvellement de l’outil de production et non son développement. On voit enfin apparaître un certain nombre de nouveaux acteurs et/ou d’outils tels que les assurances, le PEA PME, la création symbolique de BPI France ou encore le crowdfundig. Dans ce panorama, l’expert-comptable a un rôle important à jouer pour guider son client dans la recherche du meilleur financement.

Retrouvez la suite de cet entretien dans l’édition 2014 du supplément « Stratégie – réorganisation & restructuration » du magazine décideurs.

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