Mardi 29 août s’ouvrait, à Jouy-en-Josas, la 19ᵉ université d’été du Medef. Dans son discours inaugural, Pierre Gattaz en a appelé à une refonte du modèle français, condition sine qua non, selon lui, à la libération des entreprises et donc, au redressement du pays. Un appel direct au Président Macron, à l’heure où se profile la réforme de la loi travail.

Pierre Gattaz a un rêve. Celui d’une France qui, à horizon 2030, aurait tout retrouvé de sa force de conquête et de son attractivité. De son enthousiasme et de sa créativité. C’est sur ce rêve que « le patron des patrons » ouvrait, hier, la 19e édition de l’université d’été du Medef. Devant un public visiblement conquis, il a dressé le portrait d’un pays libéré des freins – administratifs, fiscaux, idéologiques… - qui asphyxient ses entreprises et entravent sa croissance.

« J’ai fait un rêve pour la France en 2030, a-t-il déclaré. Celui d’une France qui a réussi à recréer de l’activité dans tout le territoire avec un taux de chômage ramené à 5%. D’une France fière d’elle-même, de ses talents, de ses entreprises et de sa diversité ; d’une France source de création et d’innovation dans une économie ouverte ; influente en Europe parce que forte dans son économie ». 

Bâtir un nouveau modèle français

Un rêve que le président du Medef juge « ambitieux » mais réalisable, à condition de procéder à une refonte, rapide et en profondeur, de notre modèle économique et social. Condition sine qua non, selon lui, pour permettre au pays de tirer profit des mutations en cours. « Il faut recréer un nouveau modèle économique et social, a-t-il déclaré. Un modèle français d’excellence économique qui a su se digitaliser et se mondialiser, qui ne laisse personne sur le bord de la route. Un modèle respectueux de l’environnement, conscient de la transition énergétique, acteur du développement durable. Un modèle qui a compris que l’Europe est la nouvelle frontière et que le monde offre de formidables opportunités ». Un modèle optimisé donc, qui, désormais, s’impose comme un impératif.  « Si nous ne changeons pas, nous n’y arriverons pas, si nous restons dans les postures politiciennes de lutte des classes, nous n’y arriverons pas », a asséné le Pierre Gattaz avant d’évoquer les acteurs de l’économie eux-mêmes. Ces dirigeants « qui ont peur d’embaucher, ceux qui veulent le faire mais n’ont pas les marges pour cela. Ceux qui sont écrasés sous la paperasserie ou encore qui ne trouvent pas les talents qu’ils recherchent… » Autant de profils qui, selon lui, témoignent de l’urgence de réformes : allégement de la fiscalité et de la charge bureaucratique pesant sur les entreprises, remise à plat de la formation et de l’apprentissage et bien sûr, réforme du code du travail. Une promesse du Président Macron qui, a insisté Pierre Gattaz, ne supportera pas de demi-mesures. 

Réformer pour libérer

« Il faut aller au bout du processus pour déverrouiller et simplifier le code du travail. Qu’il n’y ait pas mille contreparties pour chaque avancée. Si les ordonnances prévues nous ouvrent des libertés pour, ensuite, limiter leurs effets par des exceptions, ça ne marchera pas ! » a-t-il lancé, convaincu que la gestion de cette loi travail « sera le curseur du mandat Macron ». Celui qui attestera – ou non - de sa volonté de réformer la France en accordant aux entreprises ces réformes essentielles qui leur permettront de bâtir un nouveau modèle français. « Il nous faut de la liberté, de la confiance. Il faut une détermination par rapport à une vision. C’est pourquoi nous demandons à l’administration un environnement simplifié, a martelé le président du Medef avant de rappeler que « le vrai génie n’est pas de maîtriser mais de simplifier la complexité. »

Une allocution enthousiaste conclue sur une promesse : « Si ces réformes se mettent en place, nous les entrepreneurs, seront de plus en plus accompagnateurs, car nous aussi nous voulons redonner du pouvoir d’achat aux Français ». 

De quoi déclencher un tonnerre d’applaudissement et une standing ovation dans la salle.

Caroline Castets

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