De nombreux investisseurs aguerris anticipent une forte volatilité des marchés financiers au cours des prochain mois. La gestion flexible, dont le principe repose sur une allocation d’actifs variable, pourrait alors être une solution pertinente pour tirer profit de ces conditions de marché.

Décideurs. De nombreux investisseurs ont fait part de leur déception à la suite des actions annoncées par la Banque centrale européenne (BCE). Quelles pourraient-être les conséquences à moyen terme sur les marchés financiers ?

Philippe Delienne. À moyen terme, les décisions prises par la BCE demeurent satisfaisantes. Mario Draghi a confirmé le maintien sur le long terme de son taux directeur à un niveau historiquement bas et la poursuite de sa politique de quantitative easing. Si cela s’avérait nécessaire, il n’hésiterait pas non plus à prendre des mesures complémentaires pour parvenir à une inflation à 2 %. Pour les investisseurs ayant une vision de long terme, les réactions des marchés n’ont, en réalité, pas eu de grandes conséquences. Ces réactions excessives ont simplement montré que beaucoup d’investisseurs s’étaient positionnés de manière spéculative sur les marchés. Ces derniers ont cédé précipitamment leurs positions avec des volumes et des variations des prix très importantes. Certes, il y a sans doute eu une erreur de communication de Mario Draghi qui a quelque peu survendu l’action qu’il allait mettre en place, mais l’essentiel est que la banque centrale tienne le cap qu’elle s’était fixée.

 

Décideurs. Ces dernières années, les marchés d’actions ont été les principaux contributeurs de performance pour les différents fonds flexibles, le CAC 40 ayant par exemple bondi de 30 % depuis 2013. Selon vous, cette tendance est-elle amenée à se poursuivre ?

P. D. Il est évident que le maintien d’une politique monétaire accommodante et des taux d’intérêts à un niveau très bas vont soutenir l’appétit des investisseurs pour le risque. Deux choix se présentent aujourd’hui à eux : soit perdre de l’argent de façon certaine, en investissant sur des produits sans risque, soit espérer un gain plus important en se positionnant sur des actifs plus risqués. Dans ce contexte, les actions et les obligations à haut rendement européenne pourraient tirer leur épingle du jeu. Par contre, l’environnement monétaire est très différent aux États-Unis où nous devrions prochainement faire face à une renormalisation des taux d’intérêt. Cela peut s’avérer néfaste pour les marchés financiers américains. Or, comme vous le savez, ceux-ci sont étroitement liés à ceux des pays européens. Il conviendra donc d’être très attentif sur le sujet. Indépendamment de la situation américaine, la baisse du prix du pétrole et de l’euro par rapport au dollar sont d’autres éléments de nature à soutenir les marchés européens.

 

Décideurs. Peut-on encore créer de la performance sur les marchés obligataires ?

P. D. Nous regardons de près le marché des obligations high yield. Les rendements offerts par ces titres sont très intéressants. Sur cette classe d’actifs, l’investissement via des trackers ou des fonds spécialisés a clairement notre préférence. En effet, le risque de défaut de certaines valeurs à haut rendement ne doit pas être négligé, surtout pour les entreprises notées BB et B. En conséquence, nous évitons de nous positionner directement sur ces obligations et préférons diversifier au maximum notre portefeuille. Les titres de dettes émis par les États périphériques de la zone euro tels que l’Espagne ou l’Italie ont, eux aussi, de nombreux atouts à faire valoir. Enfin, avoir des emprunts d’État en vue d’une meilleure gestion du risque est une stratégie qui a encore aujourd’hui tout son sens. Un choix d’autant plus pertinent que nous ne voyons pas l’inflation remonter très rapidement.

 

Décideurs. Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs pour l’année à venir ?

P. D. Il ne serait pas raisonnable d’être investi de manière trop importante sur les marchés actions. En ce sens, détenir un portefeuille obligataire positionné sur des titres à haut rendement ou des obligations convertibles nous paraît être un bon compromis. Je conseillerai également aux investisseurs de garder des liquidités disponibles en vue d’une remontée des taux d’intérêt. Des mouvements de marché importants comparables à celui que nous avons connu en décembre 2015 sont à prévoir. Garder des liquidités disponibles permettra de tirer profit de la volatilité importante que nous risquons de rencontrer.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « gestion de patrimoine & gestion d'actifs » du magazine décideurs

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