Nicolas Dupont-Aignan : « Bâtir une Europe de liberté et de coopération pour ses Etats membres »

Décideurs. Quelles seront, selon vous, les conséquences directes du Brexit sur la France et sur l’Europe ?

Nicolas Dupont Aignan. Ce vote est une très bonne nouvelle.  J’y vois un message d’espoir et une chance pour la France, celle de reprendre enfin sa liberté ; et je suis convaincu que c’en est également une pour l’Union européenne à condition que l’on construise un nouveau projet européen, impliquant plus de libertés pour les nations - retour au contrôle des frontières, suprématie des intérêts nationaux, etc - mais avec, en parallèle, plus de coopération sur des projets à la carte, tel que celui que l’on a mené avec Airbus et que nous pourrions développer dans bien d’autres domaines.

Décideurs. Quels enseignements tirez-vous de l’issue du référendum britannique ?

N.D-A. Pour moi ce vote britannique est avant tout une leçon de démocratie. Il apporte la preuve qu’en dépit des menaces et des peurs instrumentalisées, le peuple reste souverain. On nous prédisait une situation de chaos, une catastrophe... Rien de tout cela ne va se produire.

Décideurs. Peut-on relancer le projet européen et si oui, comment ?

N.D-A. Tout dépend de quel projet européen on parle. Si l’idée consiste à reproduire les même schémas, à poursuivre dans cette même voie impliquant d’aller vers toujours plus d’intégration, alors le projet européen est voué à l’échec. Pour moi il n’est pas question d’envisager une sortie sèche mais de repenser l’Europe. Et sur ce plan, l’urgence consiste désormais à passer  d’une Europe supranationale à une Europe des nations libres qui coopèrent entre elles. À sortir de cette Europe-prison en allégeant ses règles et en concentrant son projet sur l’essentiel ; à savoir, encore une fois : des projets concrets et à la carte menés en coopération par les Etats-membres.

Propos recueillis par Caroline Castets