En déboursant 222 millions d’euros pour recruter Neymar, le PSG ne s’est pas seulement offert un joueur d’exception. Il s’est doté d’une vitrine mondiale et d’un argument marketing sans pareil. Retour sur un investissement aux multiples retombées économiques.

L’événement avait défrayé la chronique et déchaîné les passions bien au-delà de la planète foot. Il faut dire qu’il y avait de quoi échauffer les esprits : le PSG s’offrant le Brésilien Neymar pour 222 millions d’euros… Qui aurait cru le club parisien prêt à débourser un tel montant pour un transfert de joueur, aussi talentueux soit-il ? Pas grand monde. Si ce n’est que, avec ce deal aux apparences disproportionnées, le club acquiert bien plus que des compétences de terrain. Il s’offre un argument marketing hors normes et une notoriété décuplée. Autrement dit, deux leviers de rentabilité majeurs.

Retour sur investissement

Pour Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport et cycle et expert en marketing sportif, il s’agit, pour le PSG, d’un véritable coup de billard à trois bandes lui permettant de gagner sur tous les plans. « Ce transfert est un calcul aussi bien sportif qu’économique et marketing, explique-t-il en rappelant que, pour le club, l’attaquant brésilien représente « un actif » aux multiples possibilités de valorisation. « Avec lui, le PSG acquiert un capital économique à court et moyen terme », résume-t-il. Coté revenus immédiats, son arrivée va booster les ventes des produits dérivés – maillots, casquettes, tee-shirts… – et les licences accordées, autant que les ventes de billets et celles de produits dits d’« hospitalité » : loges, places VIP, etc., « à très forte valeur ajoutée ».

À ces perspectives de « retour sur investissement immédiat » s’ajoutent celles de retombées liées à la présence d’un joueur qui, à 25 ans seulement, se situe déjà parmi les trois plus grands mondiaux, aux côtés de Ronaldo et Messi. Autrement dit, pour lui comme pour son club, le meilleur reste à venir.

Club d’envergure mondiale

Pour Virgile Caillet, aucun doute : Neymar sera un jour le meilleur joueur du monde. Une certitude largement partagée qui constitue d’ores et déjà un atout clé. « Son arrivée permet au PSG de passer un cap en termes de notoriété et de réputation et d’accéder à un statut auquel, explique-t-il, il n’aurait pu prétendre auparavant » : celui de « Club mondial ». « Le fait d’avoir été capable de faire venir le futur meilleur joueur du monde le propulse dans une autre catégorie, poursuit-il. Cela le fait entrer dans le club très fermé du Bayern de Munich, de la Juventus de Turin, de Manchester United… de ceux qui se partagent les meilleurs joueurs du monde et les meilleurs sponsors. » De quoi permettre au club parisien de recruter des fans bien au-delà des frontières de l’hexagone et donc, d’accroître son territoire de marque. D’autant qu’à cette notoriété décuplée s’ajoute désormais la force de frappe virale de son joueur vedette, lequel totalise aujourd’hui 70 millions de fans et followers sur les réseaux sociaux lorsque le PSG n’en compte que 30 millions.

Argument commercial

Fort de cette visibilité accrue, le PSG pourrait rapidement envisager de renégocier certains contrats de sponsors à la hausse. Virgile Caillet confirme : « Pour figurer sur les maillots des joueurs du PSG, Fly Emirates verse au club 25 millions d’euros par an, alors que Rakuten en verse 55 au FC Barcelone et Chevrolet 65 à Manchester United ! » Un écart que l’arrivée du Brésilien devrait rapidement permettre de combler. « En devenant une plate-forme de communication mondiale pour les marques, conclut-il, il est clair que le PSG se trouve en position de force pour renégocier les contrats existants et en signer d’autres. »

Autant de leviers de rentabilité qui n’auront pas échappé au club lorsque celui-ci a conclu cet investissement historique. De son côté, Virgille Caillet en est convaincu : « Si un joueur justifiait un tel montant, c’était bien Neymar. »

Caroline Castets

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