Dirigeant et fondateur du cabinet de conseil en stratégie Theano Advisors, Michel Zarka a bâti en quelques années un colosse du consulting. A tel point que l'on retrouve sa boutique en première position parmi les entreprises françaises qui composent le FT 1000 Europe's fastest growing companies! Explications avec le principal intéressé...

 

Dealmakers. Vous figurez à la première position du classement FT 1000 Europe's fastest growing companies en tant qu'entreprise française. Qu'est-ce qui explique une telle croissance ?

C’est que nous sommes à la fois très jeunes et très vieux ! L'équilibre est établi entre la confiance des dirigeants et l'agilité d'esprit de nos équipes. Chez Theano Advisors, nous conseillons les directions générales des grandes entreprises dans la durée sur les grandes transformations qui vont impacter leurs métiers. C'est pourquoi nous ne parlons pas de cabinet de conseil en stratégie. En ce sens, contrairement à beaucoup d’autres cabinets, nous ne sommes pas prophètes mais nous aidons les dirigeants à aller là où ils veulent. On ne dira jamais à un client : « votre marché sera là dans trois ans » ; on préférera challenger sa vision des choses, les objectifs qu'il s'est fixés. Nos relations clients sont ainsi davantage portées sur la continuité plutôt que sur la réalisation d'un projet ponctuel. Pour tout vous dire, nous avons à ce jour moins de dix clients dont les activités ont un fort accent industriel. Compte tenu de la convergence des secteurs d'activité, nous avons fait le choix de ne pas nous spécialiser. Nous sommes présents un peu partout, dans l'aéronautique, la défense ou encore la santé.         

 

Quelle est l'organisation de Theano ?

Elle diffère de celle que l'on rencontre dans d'autres cabinets : elle n'est pas pyramidale mais cylindrique. Les partners animent des équipes composées de principals (collaborateurs expérimentés) et de consultants plus jeunes. Les partners ne sont pas uniquement en situation de vente, ils sont impliqués dans les projets en tant que garants de la conduite du changement. C'est pour cela que le rapport de force entre chaque membre d'une équipe est de « un pour un » ou presque !   

 

Vous êtes au cœur de l'innovation, parfois même autour de sa définition. Quels sont les derniers projets innovants que vous avez conduits ?

Avec Dassault Systèmes, nous avons rattaché le digital à son organisation afin d'assurer le bon fonctionnement de structures que l'on qualifie de « tressées », où les processus de décision sont plus fondés sur les dynamiques collectives que sur une verticalité hiérarchique. In fine, l'ambition est toujours de mieux délivrer ou, tout au moins, de délivrer aussi bien à des coûts inférieurs. Attention, ces changements peuvent perturber le personnel ou d'autres stakeholders. La stratégie ne connaît pas de recette miracle.

Aussi, nous avons créé une nouvelle activité baptisée « Cognitive companions ». L'enjeu est ici d'accompagner l'humain pris au cœur de la révolution digitale. Nous nous sommes rendu compte que, si beaucoup de solutions existent pour favoriser la digitalisation des entreprises, les hommes et les femmes qui la conduisent ont en revanche été délaissés. Le changement de mindset des employés doit notamment être appréhendé pour éviter que les mutations technologiques ne débouchent sur une baisse de productivité. On a tous entendu parler de l'histoire du collaborateur qui met plus de temps à expliquer les fonctionnalités de son produit par le biais d'une tablette numérique que par la traditionnelle méthode orale...

 

Toutes les activités sont-elles « désilotables » ?

Pas nécessairement. Et, de toute façon, nous ne « désilotons » jamais totalement : les silos de compétences deviennent en fait des silos de finalité. Pour le parcours client par exemple, nous prenons différentes compétences (ex-silos) que nous assemblons intelligemment (technologies, hommes et femmes, commerciales, financières...). On voit bien la création d'un silo de finalité, celui du chief digital officer en quelque sorte. L'avantage du silo de finalité, c'est qu'il n'a pas la même allure que celui de compétences. Hier, on créait des effets d'échelle, demain on créera des produits et services totalement adaptés à une demande changeante, ce dernier paramètre n'étant rien de moins qu'un critère fondateur de la société de consommation du futur.

 

FS

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