Panorama Seine et Dockside à Issy-les-Moulineaux, Le Jazz à Boulogne-Billancourt, Le Chanzy à Charenton-le-Pont : ce sont quelques-unes des acquisitions signées par La Française REM en 2015. La société de gestion, dirigée par Marc Bertrand, a été l’un des acteurs les plus actifs de l’année sur le marché tertiaire.

Décideurs. Que représente la plateforme immobilière de La Française en chiffres ?

Marc Bertrand. Nous allons dépasser, en 2015, les douze milliards d’euros sous gestion, soit deux milliards de plus que l’an passé. Pour les SCPI, notre collecte avoisine les 600 millions d’euros, 800 millions d’euros pour l’activité de gestion pour compte de tiers, et 700 millions d’euros pour les OPCI. La quasi-totalité de la collecte de nos SCPI, ainsi que le réinvestissement de nos arbitrages, ont été placés, soit près de 600 millions d’euros d’ici la fin de l’année, avec un taux de rendement moyen de 5,5 %, en légère contraction par rapport à l’an passé. Pour nos mandats institutionnels, les taux de rendement sont plus bas, car nous nous positionnons sur des actifs prime, compris entre 80 et 100 millions d’euros. Au total, nous aurons investi environ 1,5 milliard d’euros cette année.

 

Décideurs. La contraction des taux vous surprend-t-elle ?

M. B. Les taux de rendement de l’immobilier ont certes baissé, mais finalement moins que les autres classes d’actifs et c’est sûrement ce qui explique que les investisseurs regardent avec autant d’intérêt ce marché. Dans la gestion des fonds collectifs, il faut une adéquation entre le rendement du produit et celui servi. Lorsqu’on acquiert à 5,80 %, on peut délivrer 5 % de rendement. Au sein de La Française, nous veillons à ce que nos acquisitions soient cohérentes avec le rendement du stock et nous continuons à nous positionner sur des immeubles neufs, qui participent à la régénération de notre patrimoine. Cette baisse des taux explique néanmoins que nous nous tournions vers l’international, dans une stratégie de diversification.

 

Décideurs. Quel bilan dressez-vous de l’internationalisation de vos fonds ?

M. B. L’internationalisation est une direction forte de nos métiers, mais il convient de le faire dans l’ordre et la discipline. L’étranger n’est pas un Pays de Cocagne pour les taux. L’internalisation de nos fonds s’inscrit dans une logique de diversification nécessaire. Les volumes que nous avons à placer chaque année, de l’ordre de 700 millions d’euros, sont devenus incompatibles avec les taux de rendement de Paris intra-muros. Quant à se positionner en région, cela nécessite d’avoir des marchés suffisamment profonds et s’exposer au-delà de 200 ou 300 millions d’euros reviendrait à un taux d’emprise imprudent, alors qu’il existe des alternatives en Europe sur des marchés comparables. Mais c’est aussi une diversification économique. Prenez l’exemple de l’Allemagne où les structures de baux, les valeurs métriques et la pression fiscale sont plus intéressants. Sur le milliard et demi que nous avons investi, 200 millions l’ont été en Allemagne, à Munich, à Düsseldorf, à Hambourg et nous sommes en lice pour deux investissements à Berlin.

 

Décideurs. Vous avez créé La Française Real Estate Partners avec l’ambition de compter deux milliards d’actifs sous gestion à horizon 2018. Où en êtes-vous ? 

M. B. Nous sommes à mi-chemin de cet objectif, avec plusieurs investissements core sur les marchés du bureau parisien et du commerce déjà réalisés. Nous regardons actuellement le développement de club-deals pour plusieurs mandants et clients, avec l’idée d’en concrétiser un d’ici la fin de l’année, sur une typologie core +. Nous souhaitons aussi nous positionner sur du value-added mais il faut trouver les meilleures façons de le faire.

 

Propos recueillis par S.D.C.

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