242 996 emplois, 24 milliards d'euros : le secteur pèse tout simplement autant que celui du transport aérien (21,2 milliards d’euros) ou de la publicité et des études de marchés (25,2 milliards d’euros).
Pour la première fois, une étude sur le poids économique du droit en France détaille notamment le nombre d’emplois créés selon trois catégories de professions, leur chiffre d’affaires et les avantages concurrentiels qui en sont issus. Réalisée par Day One et Bruno Deffains, professeur d'économie, à la demande de l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE), du Cercle Montesquieu et d’EY, elle est un nouveau plaidoyer pour le juriste en entreprise et l'évolution de la profession.

Trois catégories
Sur les 242 996 emplois que comptent la profession dans son ensemble, quasiment les trois quarts (175 709) se situent dans le secteur concurrentiel. Il regroupe notamment juristes, avocats et conseils en propriété industrielle. Cette branche représente à elle seule 11,1 milliards d’euros de chiffre d'affaires sur les 24 milliards d’euros que le secteur génère dans sa globalité.
Les 53 362 acteurs de l’ordre judiciaire, de la justice administrative, des autorités administratives indépendantes et des organes institutionnels comptabilisent quant à eux 5,3 milliards d’euros.
La troisième catégorie rassemble les 13 925 professionnels de la branche des tarifs règlementés (notaires, huissier de justice, etc.). Leur chiffre d’affaires s’élève à 7,5 milliards d’euros dont 77 % provient de la seule activité notariale. Ces chiffres ne tiennent cependant pas compte du nombre de juristes au sein d’un certain nombre de structures dont les syndicats, les associations professionnelles, les agences immobilières, les banques et compagnies d’assurance.

Le développement du droit
L’étude démontre aussi que le droit est un élément essentiel de la croissance économique. La présence de juristes au sein des entreprises permettrait notamment de sécuriser leur développement en France et à l’étranger. Combinant maîtrise de la règle de droit et des enjeux économiques d’une société, il est un « acteur clé » de la compétitivité des entreprises françaises.
Il ressort par ailleurs que l’adoption de la confidentialité des avis des juristes d’entreprise les placerait sur un pied d’égalité avec leurs homologues étrangers, notamment anglo-saxons. Cela favoriserait également leur mobilité internationale, déjà plus importante que celle des avocats français, tout comme l’arrivée de juristes étrangers en France.
Enfin, soulignant la corrélation positive existant entre le nombre d’avocats et de juristes et le recours au droit, l’étude révèle les disparités existant en Europe quant au nombre de professionnels du droit par habitants. Si on comptait, en 2013, 271 avocats allemands pour 100 000 habitants, la France ne comptait que 112 avocats et juristes. Un marché loin de la saturation.

Marianne Briand

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