C’est le nombre de Philippins qui travailleraient dans les pays du Golf aujourd’hui.

Parmi eux, il serait un million en Arabie saoudite avec des conditions de travail souvent précaires. À l’image du groupe de BTP Saudi Ben Laden (SBG) qui s’est récemment séparé de 77 000 salariés, la sécurité de l’emploi sur place ne tient qu’à un fil. Depuis la chute du prix du pétrole, l’État saoudien manque de revenus. Il stoppe ainsi le financement de certaines infrastructures, ce qui oblige les entreprises à renvoyer les travailleurs. Outre les licenciements abusifs, les salaires (environ 345 euros par mois) ne sont pas toujours réglés. Chez SBG par exemple, ils sont plusieurs centaines à avoir des arriérés de paiements qui n’arriveront peut-être jamais. Pour ne rien arranger, les conditions de vie sur place sont difficiles. La chaleur est écrasante (environ cinquante degrés) et ils sont plusieurs entassés dans des dortoirs quand l’heure est venue de se reposer. Mais SBG n’est pas la seule entreprise à faire preuve d’autant de négligence.  Le groupe Moh’d Ben Hameed Al-Bargash (MHB), filiale du géant pétrolier Aramco, oublie parfois de renouveler les permis de travail de ses salariés, les mettant ainsi en situation irrégulière. De quoi s’affranchir de nouvelles charges salariales. En février dernier, l’organisation philippine de défense des droits des travailleurs de l’archipel déclarait que 50 000 employés pourraient se retrouver sans travail en Arabie saoudite. Une situation catastrophique qui contraste avec les moyens financiers colossaux de l’État ainsi que des entreprises locales, et qui montre à quel point le respect des droits de l’homme reste encore une notion abstraite dans certaines régions du Golf.  

 

R. T.

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