C’est le montant record atteint par l’excédent budgétaire allemand sur les six premiers mois de l’année.

L’année dernière, l’Allemagne dégageait un excédent budgétaire qui était déjà un record, avec 1 410 milliards d’euros de recettes pour 1 388 milliards d’euros de dépenses, à vingt-quatre milliards d’euros sur douze mois, le plus élevé depuis la réunification en 1990. Cette année, si les résultats semestriels sont presque équivalents (18,5 milliards d’euros), la performance paraît encore plus grande. En effet, l’État allemand a été contraint de payer 7,1 milliards d’euros de redevances aux acteurs du nucléaire en début d’été pour une taxe de 145 € par gramme de combustible déployé dans les réacteurs instaurée en 2010 mais jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême de justice allemande. Pour cette raison, le gouvernement central enregistre ce semestre un déficit de 2,5 milliards d’euros.

Le poids des régions

Mais l’Allemagne reste un pays décentralisé et l’Institut national de statistiques Destatis estime que les administrations régionales (Länders) et locales ainsi que les fonds de sécurité sociale affichent pour l’instant des excédents respectifs de 8,1, 6,1 et 6,6 milliards d’euros. Pour un PIB estimé à 1 600 milliards d’euros sur la période, l’excédent s’établirait donc à un ratio de 1,1 %, quand une majorité des États-membres de l’Union européenne peinent à passer sous la barre des 3 % de déficit. Si les recettes de l’État ont augmenté de 4,3 % sur la même période pour s’établir à 724 milliards d’euros, l’Allemagne a connu une chute critique de ses intérêts et dividendes reçus, de l’ordre de 20 %, en raison de la baisse des profits enregistrés dans les comptes nationaux par la Bundesbank.

Excédent : à quoi bon ?

Un tel excédent n’est pas forcément signe d’une bonne santé économico-sociale. Le quotidien Bild considère d’ailleurs que la chancelière devrait en avoir honte et estime qu’en présence d’une situation aussi favorable, des baisses d’impôts ou des investissements publics peuvent être réalisés. Les dépenses d’investissement ont été en-dessous de la moyenne ces six premiers mois : 2,7 % contre 3,8 % en moyenne depuis 2005 d’après le ministère des Finances. Ce dernier prévoit néanmoins une hausse moyenne de l’ordre de 5 % les concernant dans les années à venir portés par la forte demande de projets de génie civil prévue.

A.R.

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