C’est le montant que pourraient apporter les privatisations annoncées par le gouvernement du président Michel Temer à l’État brésilien. Un changement de cap radical porté par un besoin urgent de renflouer les caisses publiques.

Trois ans et demi après le dévoilement du scandale Petrobras et un an après la destitution de la présidente Dilma Rousseff au profit de l’ancien vice-président centriste Michel Temer, un renversement idéologique s’opère au Brésil. Cinquante-huit actifs sont concernés par des projets de privatisation, selon l’annonce récente du gouvernement. Parmi eux, la concession d’autoroutes, de ports et d’aéroports, mais aussi le passage au statut d’entreprises privées d’acteurs historiques de l’énergie comme Electrobras, qui génère plus d’un tiers de la production nationale d’électricité, des hydrocarbures et de d’autres organes d’État comme la Maison de la monnaie.

Rassurer les marchés

Les études chiffrent à onze milliards d’euros les recettes potentielles de ces transferts de propriété pour l’État, avant 2019. Après avoir connu une croissance annuelle de 3,5 % entre 2003 et 2013 suivies de deux années de sévères récession (- 8 % de PIB) portées par une affaire d’État sans précédent au vingt-et-unième siècle, le Brésil, et surtout ses finances, est heurté. Aujourd’hui, le pays souffre toujours du poids et de la complexité de sa fiscalité ainsi que de la qualité sommaire de certaines de ses infrastructures. Un taux de chômage à 13,5 % n’adoucit pas l’addition. Pour justifier son choix, le gouvernement estime que ces privatisations seront porteuses de de croissance et d’emplois. En attendant, la Bourse de Sao Paulo a enregistré des rebonds de cours pour la plupart des entreprises concernées (+ 3,7 % en moyenne en une semaine) et l’explosion de 50 % de l’action Electrobras au lendemain de l’annonce.

A.R.

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