Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) se montre volontariste et appelle les pouvoirs publics à intégrer l’exigence de justice climatique à l’agenda national.

Si depuis la COP21, la justice climatique figure dans le préambule de l’ Accord de Paris, inspire-t-elle pour autant les politiques publiques en France ?  « Nous sommes généralement conscients de la vulnérabilité de certains pays et de leurs populations face à un changement climatique désormais inéluctable. Nous le sommes probablement moins lorsqu’il s’agit de notre pays. Pourtant la France est aussi concernée. », insistent la juriste Agnès Michelot, co-rapporteure avec le climatologue Jean Jouzel de l’avis adopté le 27 septembre par le Conseil économique, social et environnemental. Le texte rappelle qu'au niveau du territoire national, une hausse de 0,5°C des températures aura un impact supérieur sur les personnes fragiles telles que les personnes âgées ou malades. Les conséquences peuvent être plus néfastes encore lorsque les difficultés physiques sont associées à une situation économique précaire. « L'observation des revenus des personnes décédées lors de la canicule de 2003, montre clairement que les catégories les plus pauvres sont celles qui ont le plus souffert de l'épisode de chaleur. » précise Jean Jouzel

Les préconisations de l’avis se veulent « transversales » aux politiques publiques. « Il faut intégrer la justice climatique dans le plan national d’adaptation au changement climatique, dans les plans Action Climat locaux, dans la fiscalité et notamment dans la contribution Énergie Climat », détaille Agnès Michelot. La justice climatique a également un rôle à jouer dans l'évolution des politiques d’investissement. Dans les territoires ultra-marins, le Cese recommande notamment de développer l’habitat social évolutif pour permettre l’accès au logement. Les rapporteurs sont formels, la justice climatique représente un enjeu de solidarité et de cohésion nationale. Un autre volet concerne l’engagement international de la France avec la recommandation que le statut de « réfugié climatique » soit mis à l’ordre du jour de la COP 22 qui va s’ouvrir prochainement à Marrakech.

L. S.

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