Le contexte économique de reprise permet la multiplication des exemples de cabinets internationaux engagés dans une stratégie de conquête.
La conquête de l’espace géographique
Depuis 2016, les fusions vont bon train, de la plus importante en nombre d’avocats concernés, réalisée entre CMS[1] Olswang Nabarro (ce qui a valu au bureau français d’Olswang de fermer ses portes en février 2017), à celles entre Eversheds et Sutherland, Norton Rose Fulbright et Chadbourne ou encore entre Kennedys et Caroll McNulty. L’idée dominante est toujours la même : conquérir de nouveaux territoires pour diffuser une marque sur un espace le plus large possible, couvrir le maximum de juridictions et ne rater aucun marché. Les hyperstructures vont même s’installer dans des zones jusque-là restées inexplorées par les acteurs étrangers : Norton Rose Fulbright a ouvert un bureau en Papouasie-Nouvelle-Guinée, DLA Piper est arrivé au Pérou grâce à un partenariat avec un cabinet local, Pizarro, Botto & Escobar Abogados. Une opération qui a peut-être inspiré DS Avocats qui, à peine un mois plus tard, a officialisé l’embauche d’une avocate péruvienne pour implanter la marque française localement.
Les cabinets français indépendants présents à l’étranger sont de plus en plus nombreux.
Le marché garde cependant en tête la descente aux enfers de SJ Berwin, qui, depuis la fusion avec le chinois King Wood puis l’australien Mallesons, subit de lourdes pertes d’associés entraînant la fermeture de bureaux (Paris a fermé par exemple ses portes le 1er mars dernier). Les regards se tournent à présent vers Ashurst après les départs successifs de groupes d’associés, d’abord l’équipe finance et M&A pour Freshfields en mars, puis celle en contentieux et restucturing pour Gibson Dunn. Il semblerait cependant qu’Ashurst ait encore assez de ressources à Paris pour surmonter ces difficultés et que des recrutements d’associés soient dans les cartons. D’ailleurs, le marché français est attractif, deux nouveaux cabinets étrangers s’y sont installé cette année : Ogletree Deakins et Pomerantz. L’année dernière déjà, Paris avait accueilli MJ Hudson et Goodwin Procter (ce dernier faisant cette année son entrée dans le Décideurs 100).
Les données clés en un seul coup d’œil
[1] CMS vient d’annoncer un chiffre d’affaires de 999 millions d’euros pour l’exercice 2016, en hausse de 4,1 %.
