Pour maintenir son développement économique, la Chine a décidé d'investir massivement dans l’innovation. Une étape obligatoire pour l'empire du Milieu qui veut se défaire de son image d’usine du monde et asseoir son leadership.

Seconde puissance économique mondiale et premier exportateur, la Chine connaît depuis deux ans un ralentissement de son activité économique. En 2016, la croissance atteignait 6,7 % de son PIB, contre 14,2 % en 2007. Une tendance qui devrait se confirmer en 2017 et qui marque un vrai tournant dans le développement économique du pays entamé en 1979. Capital, travail et productivité : tels ont été jusqu’à maintenant les maîtres mots du système chinois qui a toujours progressé grâce à ses investissements. Mais la pression sur les ressources naturelles, l’exode rural et les inégalités sociales poussent le gouvernement chinois à réformer.

Le pays opère donc un revirement à 180 degrés en investissant dans l’innovation, à l'image de Taïwan et la Corée du Sud, projetant de consacrer 2,5 % de son PIB en recherche et développement (R&D) d’ici 2020. Si cela se concrétise, la Chine accèderait au premier rang mondial en termes de dépenses R&D.

Volonté politique

D’après Wolgang Fickus, membre du comité d'investissement de la société Comgest, « l’évolution du marché chinois va être longue mais représente une réelle opportunité ». Plusieurs entreprises nationales, devenues des leaders mondiaux, ont déjà entamé cette mue. Dans le domaine de la surveillance, la société chinoise Hikvision a ainsi développé des technologies comme la reconnaissance faciale. Son succès mondial s’explique par les investissements constants en R&D : le géant de la surveillance a même ouvert une filiale baptisée Hikrobot ayant déjà recourt à l’intelligence artificielle. Le challenge semble donc largement accessible pour les entreprises chinoises.

Cette nécessité de réorientation est soutenue par la volonté du tout puissant président Xi Jinping de « réparer » le système chinois. Le pays a effectivement perdu de sa capacité d’endettement qui impacte la croissance économique sur le long terme. C’est donc une restructuration énorme qui attend la Chine. Mais l’optimisme est de mise selon Wojciech Stanislawski, co-gérant du fonds Magellan détenu par Comgest, qui n’a aucun doute quant aux capacités de la Chine. Il tempère néanmoins en précisant que « face à ces déséquilibres, la croissance se fera avec des à-coups et trous d’air ».

Morgane Al Mardini

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