Le CEO de l'entreprise de services aéroportuaires vise 25 à 30 % de parts de marché international à moyen terme.  
Décideurs. Est-ce que votre statut de leader mondial vous aide à aller chercher encore plus de croissance ou sentez-vous le plafond se rapprocher ?
Jean-Marie Fulconis. Nous ne comptons pas nous arrêter où nous en sommes. Nous ne privilégions pas la croissance externe, nous faisons beaucoup pour organiser une croissance organique durable. Premièrement, nous nous orientons vers des produits toujours plus « green » : ils diminuent l’émission des gaz à effet de serre, et la consommation de carburant. Nos équipements sont donc de plus en plus optimisés par des automates : c’est le cas du Taxibot développé avec IAI. Ce tracteur d’avions permettant le « taxiing » d’avions avec les moteurs éteints réduit de plus de 20 fois la consommation d’énergie nécessaire à la conduite d’un avion sur la piste. Il est actuellement en in service evaluation à Francfort dans les mains de Lufthansa. La croissance organique devrait nous permettre d’accrocher 25 ou 30 % de parts de marché à moyen terme.

Décideurs. Quelle est la segmentation du marché de la fabrication d’équipement aéroportuaire ? Et quel est l’avantage compétitif d’Alvest ?
J.-M. F. À l’échelle internationale, nous comptabilisons des dizaines de concurrents. Le marché est donc très concurrentiel. Pour sortir notre épingle du jeu, nous disposons de trois avantages compétitifs. D’abord, Alvest propose toute la gamme d’équipements de piste dont un aéroport a besoin. Ensuite, notre taille est aussi un avantage dans la mesure où nous sommes, en tant que numéro un, deux fois plus gros que le numéro deux du marché. C’est ce qui nous permet d’avoir le réseau de vente et d’après-vente le plus important au monde. Enfin, nos solutions techniques sont à la pointe : nos bureaux d’études sont les plus importants et ils renforcent considérablement notre expertise, notamment en matière de climatisation d’avions et de tracteurs sans barre.

Décideurs. Et qui sont vos fournisseurs ? Assurez-vous une partie de la fabrication du matériel ?
J.-M. F. Alvest est divisé en trois business units. Il y a d’abord TLD, qui représente 2/3 du chiffre d’affaires et qui est le leader mondial de l’équipement pour les pistes aéroportuaires avec plus de 20 % de parts de marché. Il y a ensuite Sage Parts que nous avons racheté en 2008, leader mondial de la distribution des pièces de rechange pour pistes d’aéroports, et qui rapporte un CA de 125 M$. Enfin, de taille plus modeste avec 25 M$ de CA, Adhetec est notre distributeur d’adhésifs techniques.
Nos fournisseurs se répartissent en trois catégories. Nous travaillons d’abord avec les motoristes (Perkins, Deutz…) puis les fabricants de composants spécifiques (hydrauliques, électriques…) et pour finir les sous-traitants fabriquant nos pièces sur mesure (mécano-soudure, tôlerie…). Chez Alvest, la fabrication des composants est sous-traitée en amont, en revanche, nous assurons 100 % de l’assemblage final et du contrôle qualité.

Décideurs. Et vos clients sont-ils exclusifs ?
J.-M. F. Notre base clients se divise en quatre : les compagnies aériennes auxquelles il faut rajouter les grands transporteurs de fret aérien, les exploitants de services aéroportuaires, les aéroports de petite taille où il n’y a pas de « handlers » et les militaires. Nos clients sont rarement exclusifs. Ils peuvent donner de l’exclusivité mais en général ils font jouer la concurrence.

F. S.

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