Jean Eichenlaub n'y va pas par quatre chemins pour expliquer que l'année 2015 de Qualium fut celle de toutes les cessions. Il en profite notamment pour revenir sur la saga Quick-Burger King, et annonce que le millésime 2016 sera placé sous le signe des acquisitions!

Décideurs. Un sentiment sur l'année 2015 de Qualium Investissement ?

Jean Eichenlaub. 2015 a été l'année de toutes les cessions. Nous avons réalisé, en comptant ces derniers jours, cinq ventes (Marais, Genoyer, Quick, Feu vert et Frères Blanc) pour environ 1 200 M€. Beaucoup d'argent est donc remonté à nos souscripteurs. À l'achat, trois buildup ont été réalisés chez Mériguet, IMV Technologies et Sogal.

 

Décideurs. Le dossier « Quick » a tenu en haleine le marché du capital-investissement. Que retenez-vous de cette grande histoire ?

J. E. C'est le deal qu'il fallait faire, à la fois pour Quick et Burger King, et pour Qualium Investissement. La négociation a été très longue, les acheteurs restant intraitables mais fair jusqu'au bout. Burger King était vraiment l'acquéreur naturel de Quick. Aujourd'hui, tout se passe très bien, l'intégration suit son cours normal. Évidemment, plusieurs fonds ont joué des coudes, mais le Groupe Bertrand (exploitant de la franchise Burger King en France) avait beaucoup de synergies à faire valoir tant au niveau des achats qu’au niveau de son développement commercial. C'est pour cela qu'il est entré en contact avec nous. Rien qu'au niveau marketing, la notoriété de la marque Burger King permet aux restaurants convertis d'enregistrer de 25 % à 50 % de croissance des revenus !

 

Décideurs. L'histoire n'a pourtant pas toujours été rose avec Quick. Est-ce que vous referiez ce deal ?

J. E. L'entreprise a été rachetée en 2007. Il y a eu une période compliquée au milieu de la vie de la participation. En 2011, l'incident d'Avignon nous a fait très mal – alors que nous réfléchissions déjà à une sortie. Pour rappel, Quick avait été accusé à tort d'une intoxication alimentaire dans un restaurant, ce qui s'était traduit par une baisse des ventes. Après une restructuration de la dette, la société a su retourner dans le vert (100 M€ d'Ebitda) grâce à une saine gestion et de bons développements de produits. Preuve en est l'émission de high yield bonds qui a permis à la société de se refinancer presque entièrement. La cession s'est ensuite imposée, malgré un marché de la consommation durement atteint par les malheureux événements du 13 novembre. Sans la perturbation de 2011, nous aurions implanté un peu plus la marque à l'étranger, notamment au Maghreb et en Afrique noire, où elle jouit d'une belle cote de popularité.

 

 

Décideurs. Au-delà des buildup, à l'achat, il va falloir conclure quelques deals dans les prochains mois. Quelle est votre feuille de route ?

J. E. On a vu des dossiers en 2015, certains non concluants après l'épreuve des due diligences, et d'autres pour lesquels nous n’avons pas voulu surenchérir. 2016 devrait être l'année des acquisitions. Nous sommes sur trois deals en ce moment dont un en exclusivité. Le dernier buyout remonte à décembre 2014 (IMV Technologies). Il nous reste probablement deux opérations à réaliser pour investir totalement notre fonds, ensuite, seulement, nous lancerons le fundraising.

 

@Firmin Sylla / Aurélien Florin

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