Présent à l’université d’été du Medef mardi 29 août, le président du groupe Michelin, connu pour ses talents d’orateur, a rappelé les responsabilités de l’État et des entreprises pour « rénover notre modèle social ».

L’intervention du président de Michelin est un rendez-vous incontournable de l’université d’été du Medef. Chaque année, le charismatique Clermontois fait se lever les chefs d’entreprises réunis à Jouys-en-Josas. Sur un ton à la fois serein et déterminé, Jean-Dominique Senard profite de l’événement pour rappeler le rôle des acteurs publics et des chefs d’entreprises autour d’un objectif commun : rénover notre modèle social. Chacun ayant sa part de responsabilité. « Je suis convaincu que nous pouvons reprendre le défi de la modernisation du pays (…) Mais soyons clairs, la question ne se traitera pas toute seule, prévient-il. La question de la compétitivité rebute encore beaucoup de nos compatriotes. Nous savons pourtant qu’elle est essentielle. »

La confiance sur la durée 

Acteur principal de ce changement de paradigme, l’État se doit de mettre en oeuvre la confiance sur la durée. Si ses missions s’avèrent pour cela nombreuses, « il doit avant tout donner les moyens nécessaires aux personnes en charge de la sécurité intérieure et extérieure du pays », estime le patron de Michelin. Autres impératifs pour un retour de la confiance ? Mettre en place un vaste programme de formation et se montrer exemplaire en matière de fonds publics. « Il n’y aurait rien de pire qu’un élan brisé », prévient Jean-Dominique Sénard, avant de rappeler que les entreprises ont elles aussi leur part de responsabilité. La clé ? Le principe de subsidiarité. « Chez Michelin, nous avons démarré ce processus il y a longtemps », se félicite-t-il. 

Paritarisme de gestion simplifié et clarifié

À titre collectif, les acteurs privés se doivent également de« mettre en place un vaste programme de pédagogie économique ». « Trop de personnes sortent du système scolaire sans savoir ce qu’est une entreprise (..) Beaucoup la considèrent comme une rente dont il faut tirer profit », regrette celui qui voit l’entreprise comme « un formidable lieu de développement ». Plaidant pour des rapports sans ambiguïté avec les opérateurs sociaux, Jean-Dominique Senard défend un paritarisme de gestion simplifié et clarifié ; « Nous devons lui redonner la légitimité qu’il mérite. »

Un patronat « plus fort », « plus uni », « plus agile »

Rien ne sera néanmoins envisageable sans un patronat « plus fort », « plus uni », « plus agile », et « plus indépendant par rapport à ses ressources financières ». Condition sine qua non, selon Jean-Dominique Senard, pour influencer la « destinée » du pays. « Nous devons construire notre contrat social sur un capitalisme fondé sur la confiance, la solidarité, la responsabilité et par dessus tout, le respect des personnes », conclut le lauréat du prix du leadership 2016, que certains voient déjà comme le successeur de Pierre Gattaz à la tête du syndicat patronal. 

 

Capucine Coquand 

@CapucineCoquand

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