Stratégie de développement, partenariats avec des cabinets locaux, accompagnement des clients, tendances et problématiques propres au continent: Jean-Charles Simon partage son expérience africaine.

DÉCIDEURS. Vous avez mis le cap sur l’Afrique il y a deux ans. Comment décrirez-vous votre pratique actuelle? Quelle place occupe-t-elle aujourd’hui chez Simon Associés?

Jean-Charles Simon. Notre pratique africaine a connu une belle progression. Nous avons conquis des clients et dossiers prometteurs, ce qui donne du sens à notre action sur le continent. Nous disposons d’un réseau de clients composé de PME/ETI et de quelques grands groupes pour lesquels nous intervenons en relation avec nos confrères africains. Nous commençons à travailler pour des socié- tés africaines. Nous sommes à titre d’exemple en charge d’un dossier dans le domaine de la distribution énergétique pour un client qui se développe dans dix pays d’Afrique francophone. En Tunisie, nous intervenons actuellement dans le domaine des bases de données et des prestations de services informatiques. Au Maroc, nous traitons des sujets en matière de retail et de franchise.

La réflexion du cabinet sur l’Afrique s’inscrit dans une vision d’ensemble qui guide la stratégie que nous menons à l’international. Nos équipes défendent l’idée que la France peut être hand spinner entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique. L’Afrique est courtisée, notamment par la Chine qui cherche à mieux s’intégrer et y commercer. L’Afrique, c’est aussi une nouvelle génération d’entrepreneurs. Tout est réuni pour l’émergence d’un marché où les technologies vont devenir déterminantes. Notre cabinet est présent sur tous ces sujets et le desk Afrique va être développé comme pour la Chine. Notre réseau dans le Monde couvre aujourd’hui vingt-neuf pays et notre volonté est de développer une synergie à la fois entre nos bureaux dans l’Hexagone, le réseau Simon Avocats et nos différents partenaires à travers le monde, parmi lesquels neuf excellents cabinets africains. Nous avons d’ailleurs récemment recruté une personne exclusivement dédiée aux relations entre tous.

Comment choisissez-vous vos partenaires et comment s’organisent les partenariats?

Tout d’abord, nous identifions les cabinets via nos relais institutionnels ou nos clients déjà présents dans le pays. Nous complétons avec une recherche directe. Parfois, nous avons déjà travaillé avec nos confrères. Nous engageons ensuite des discussions avec les cabinets retenus. Plusieurs critères guident notre choix. La réputation, le niveau technique, les dossiers traités, les moyens opérationnels, les installations techniques, les méthodes de travail et de gestion sont autant de critères que nous analysons au moyen d’une grille qui a fait ses preuves. Aujourd’hui, tous nos partenaires, sans exception, ont accès à un espace collaboratif qui permet de partager en sécurité les données, l’image et la voix. Cela est rassurant à la fois en termes d’efficacité de travail mais aussi pour nos clients. C’est également un gain de temps certain.

Pour chaque dossier, un ré- férent du cabinet en France et un référent en Afrique sont désignés. Marie Robineau s’occupe du Sénégal, Cristelle Albaric du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie, du Cameroun et de l’Égypte. Je gère les dossiers ivoiriens et de République démocratique du Congo. Nous appliquons notre méthode tout en tenant compte de la culture et des particularités locales.

Simon & Associés est très actif en Chine. Comment accompagnez-vous les investisseurs chinois sur le continent?

Le Sommet « Belt & Road Forum » qui s’est tenu à Pékin les 14-15 mai 2017 a été l’occasion de mieux comprendre l’organisation et les moyens considérables engagés autour de « Belt and Road Initiative » engagée par la Chine ; ce projet s’inscrit dans une straté- gie organisée autour du développement des échanges entre les pays d'Asie et d'Europe, englobant environ soixante pays, mais aussi l'Océanie et bien sûr l’Afrique où la Chine est très présente.

La France constitue aujourd’hui une porte d’entrée privilégiée pour différents investisseurs étrangers et particulièrement pour nos clients chinois qui aspirent à développer leurs activités en Afrique, notamment dans la ré- gion subsaharienne.

Au-delà de la technique et de la connaissance juridique, notre plus-value est de rendre compatibles des cultures et positions différentes, de faire en sorte qu’elles puissent s’entendre sur des projets communs et commercer ensemble. Le continent africain est lui-même très divers et, comme en Chine ou ailleurs, le fait de travailler avec des confrères locaux reconnus, que nous connaissons personnellement, est très précieux. Nous sommes des maîtres d’œuvre de projets qui possèdent l’art de rapprocher des cultures éloignées, des États, des institutions, des entrepreneurs, des investisseurs, des conseils qui viennent d’horizons différents. Notre force est là.

Quatre mots résument notre approche de l’Afrique et de l’international: confiance, respect, moyens humains, moyens financiers. Étant moi-même natif du Sénégal, et connaissant les différentes cultures africaines, j’ajouterais la patience.

La classe moyenne africaine a triplé durant les trente dernières années et continue de croître. Quel sera, selon vous, l’impact de cette nouvelle donne?

En soixante-dix  ans la levée progressive des obstacles aux échanges a permis une croissance mondiale qui a conduit au développement d’économies développées et la sortie du sous-développement de centaines de millions de personnes. L’Afrique en a été partiellement écartée pour différents motifs mais cela continue à évoluer avec une prise de conscience forte. Il faut aujourd’hui davantage réduire les inégalités pour éviter la montée du populisme, conflits, émigration, guerres. Il n’y a pas d’avenir sans croissance. L’organisation du monde de demain doit s’orienter vers des actions pour soutenir la croissance et adapter les règles du jeu mondial aux nouveaux équilibres.

L’Afrique doit suivre cette voie et corriger les inégalités que les peuples n’acceptent plus. La montée d’une classe moyenne d’entrepreneurs, de commerçants, de cadres, de travailleurs indépendants, de professions libérales, de fonctionnaires, formée, éduquée, responsable, respectée, contribue à cela, en Afrique comme ailleurs.

Vous intervenez fréquemment dans le secteur des technologies. Quelles tendances observez-vous dans ce secteur ?

J’ai assisté les 1er et 2 Juin 2017 au 5e  Forum « Bonnes nouvelles d’Afrique » organisé par la fondation Prospective et Innovation et la ville de Bordeaux. L’Afrique est bien sur la voie de l’innovation avec la création d’entreprises, l’apparition de nouveaux modèles d’investissements, l’apport des technologies de l’information, et ce malgré une baisse du PIB/habitant et un certain ralentissement de la croissance économique, notamment en Afrique subsaharienne. Les technologies sont un des moyens pour l’Afrique de diversifier son économie afin de ne plus dépendre seulement des matières premières ou des cours du pétrole. Je suis persuadé que l’avenir du continent est là.

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