Hatim Elkhatib est associé gérant du cabinet Elkhatib, installé depuis plus de quatre décennies à Tanger. Retour sur ses activités et le bouillonnement que connaît aujourd’hui la région.

DÉCIDEURS. Vous êtes installés à Tanger. Quelle est votre perception du marché marocain et de ces évolutions depuis Tanger?

Hatim Elkhatib. Le cabinet a été créé à Tanger en 1966. Au départ généralistes, nous nous sommes orientés vers le droit des affaires depuis dix ans, tant comme conseil qu’en contentieux. Nous avons une clientèle composée à 98 % d’entreprises.

Cette réorientation a été concomitante avec les changements qu’a connu le marché marocain depuis une quinzaine d’années. En effet, le marché a été dans une démarche d’ouverture sur le plan économique. D’abord par le biais d’investissements étrangers vers le Maroc, puis des investissements du Maroc vers l’étranger, et notamment en Afrique subsaharienne. C’est une tendance très marquée ces derniers mois. Du fait de cette ouverture économique, l’environnement des affaires a beaucoup évolué. Cela est visible au niveau des textes législatifs ainsi que du point de vue de la modernisation progressive du marché. Il y a eu une véritable montée en puissance des cabinets faisant du conseil. Et cette progression s’est faite, il est vrai, à la faveur de l’installation des cabinets étrangers au Maroc. L’installation des cabinets français, espagnols puis anglo-saxons a parallèlement permis à l’ensemble du marché du droit des affaires de se moderniser. Les cabinets locaux ont pris le pas sur cette dynamique.

La région de Tanger est en plein essor. Tanger Free Zone, entrée en exploitation en 1999, suivie de Tanger Med 1 puis Tanger Med 2, qui va bientôt être finalisée, ont permis l’installation d’infrastructures d’envergure. L’objectif est de faire de la zone de Tanger un hub industriel à caractère exportateur. Ce, particulièrement dans le domaine automobile, car Tanger représente la première place au niveau de l’industrie automobile au Maroc, notamment avec l’usine Renault. C’est par le biais de Tanger Med que les secteurs de la logistique et des transports se sont développés. Il s’agit d’une très bonne nouvelle pour le Maroc.

Quelles sont vos activités ?

Depuis 2005, notre clientèle est presque inté- gralement composée d’entreprises, en grande partie étrangères et surtout espagnoles et françaises. Nous intervenons dans le secteur industriel, notamment dans l’automobile et la logistique. Nous avons aussi développé des activités dans les secteurs immobilier et touristique, notamment comme expert juridique dans le cadre de missions de conseil pour des organisations étatiques.

À titre d’exemple, nous avons conseillé la Wilaya –  la municipalité  – de Casablanca dans le cadre d’un processus de sélection des opérateurs pour la gestion du plus grand parc d’activités. Nous avons également accompagné le ministère de l’Industrie pour deux études sur le marché des fruits et légumes. Enfin, nous avons conseillé la ville de Casablanca et Casa Aménagement, une société privée à capital étatique maître d’œuvre de tous les projets menés par la ville, dont celui du Grand théâtre de Casablanca, qui est en cours d’achèvement.

Nos projets suivent le cours des tendances générales évoquées plus tôt, notamment avec notre intervention dans le projet de la lagune de Marchica, ce qui nous a permis de participer aux négociations initiales pour le développement de la lagune de Cocody, à Abidjan. Notre premier pas en Afrique subsaharienne!

Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs étrangers souhaitant investir au Maroc?

Si les législations sont finalement parfois pré- visibles et assez faciles, il est nécessaire de ne pas sous-estimer les particularités culturelles. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par les acteurs locaux. D’ailleurs, une grande partie des problèmes retrouvés au niveau des contentieux prennent souvent leur source dans une mauvaise mise en œuvre des projets entre les locaux et les investisseurs étrangers. Il faut donc soigner l’accompagnement et la rédaction en amont.

Comment voyez-vous le Maroc de demain ?

J’imagine davantage de flux du Maroc vers l’Afrique subsaharienne, le Maroc comme plate-forme pour les investisseurs étrangers y investissant, mais également souhaitant aller vers l’Afrique subsaharienne. Le développement de la zone subsaharienne est une opportunité à ne pas manquer pour le Maroc !

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