Pour le président d'Equistone en France, le TRI n'est pas toujours l'indicateur phare d'une transaction financièrement réussie. Le multiple de mise vaut aussi son pesant d'or...

Décideurs. Vous avez levé votre dernier fonds en 2015. Quel a été le contexte et quels seront vos objectifs d'investissement ?

Guillaume Jacqueau. En effet, nous avons levé notre dernier véhicule, Equistone Partners Europe Fund V (EPEF V), abondé à hauteur de 2 MD€, soit bien plus que son hard cap à 1,75 MD€. C'est aussi un montant plus significatif que celui qui avait été accordé à son prédécesseur en 2012, le fonds IV (1,5 MD€). Nous aurions pu collecter davantage mais nous avons préféré réduire les engagements de certains LPs afin de rester au plus près du hard cap.

 

En tant qu'ancienne filiale de Barclays, nous sommes proches de l'Angleterre. Mais nous sommes avant tout européens : notre business model est réparti à parts égales entre la France, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. Nous n’avons pas de projet d’expansion géographique pour le moment. Ce fundraising, mené en six mois seulement, est particulier car nous avons recueilli, pour la première fois, une majorité d'engagements non-européens (53 %). Nous continuerons à investir dans des sociétés valorisées entre 50 et 300 M€.

 

Décideurs. Comment jugez-vous l'année passée à l'aune des quelques acquisitions et nombreuses sorties que vous avez réalisées ?

G. J. Neuf opérations à l'achat et quinze ventes ont eu lieu en Europe depuis janvier 2015 : c'est une forte activité pour le segment du mid-market. En France, trois deals ont été conclus, ce qui montre bien la répartition égalitaire entre nos différentes implantations géographiques. Averys, Sicame et Mecaplast constituent nos dernières prises de participation. Concernant Sicame, nous étions déjà minoritaires mais nous avons décidé de céder cette ligne pour réinvestir en qualité de majoritaire.

 

Sicame est un cas d'école intéressant. Ce dossier « cap-dev » avait tous les atouts pour un LBO primaire : un travail relativement long a été fait sur le business de l'entreprise par ses fondateurs et ses investisseurs historiques, le processus d'internationalisation a été largement initié, puis une nouvelle équipe de direction a pris le relais avec de nombreux projets de croissance en tête et le sponsor, Equistone en l’occurrence, a décidé de les accompagner avec du levier. Sicame, spécialiste des produits et services destinés au transport et à la distribution d'électricité, a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 350 M€ en 2015.

 

Décideurs. À la vente, que doit-on retenir de ces derniers mois ?

G. J. Nos deux plus belles sorties récentes sont assurément La Toulousaine (fabricant de volets roulants, grilles, portails…) et Coventya (spécialiste des solutions chimiques pour le traitement de surfaces), dont les multiples sont très satisfaisants. Un processus de vente est également en cours pour Fläkt Woods (investissement de 2007). Nous sommes très pragmatiques sur nos ventes : certaines participations ont été cédées dans des délais resserrés alors que d'autres comme celle-ci ont dû prendre plus de temps. Dans certains cas, nous attachons plus d’importance au multiple de mise qu’au TRI.

 

Décideurs. Et il reste d'autres sociétés du fonds 3 à céder, Compin notamment ?

G. J. Oui, cette entreprise est d'ailleurs un bon exemple. Ayant beaucoup souffert en 2010-11, elle se redresse de manière spectaculaire aujourd'hui. Les build-up l'ont aidée à renforcer sa position européenne sur le marché du siège et de l'aménagement intérieur de trains. Bien que la société ne soit pas en vente, nous avons déjà reçu des marques d’intérêt pour ce dossier.

 

FS

 

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