À l’aide d’une analyse stratégique et financière très poussée, le fondateur et responsable de la gestion de Kirao Asset Management fait la lumière sur les zones d’ombres qui entourent les marchés financiers.

Décideurs. Quel bilan faites-vous de l’année boursière ?

Fabrice Revol. Nous sommes confrontés à une situation de marché où les taux d’intérêt sont proches de zéro. Sur les actions, il est par conséquent difficile d’apprécier à sa juste valeur le risque. Cet environnement a largement profité aux Blue chip, c’est-à-dire aux sociétés générant une croissance régulière et visible. Cette année, nous sommes toujours dans la phase de diffusion de la politique monétaire des banques centrales et de l’abaissement du coût de financement. Le marché commence cependant à se poser des questions sur le fait de valoriser sans cesse les mêmes sociétés et les sanctions boursières sont fortes en cas de déception. En parallèle, en début d’année, les entreprises ont développé un syndrome de guidances prudentes. Pour certaines, cette prudence est justifiée. Mais pour d’autres, elle n’est que de façade. La première sélection que nous avons faite s’est rapidement révélée payante. Nous avons ainsi renforcé nos positions dans Seb, Sopra Steria et De' Longhi.

 

L’année fut aussi marquée par le Brexit. Cette secousse politique a-t-elle eu des conséquences sur vos choix d’investissement ?

Le vote du « Leave » a provoqué une baisse exagérée du cours de certaines sociétés, à mon sens très facile à caractériser. Deux exemples viennent appuyer mes propos. Sopra et Capgemini réalisent respectivement 25 % et 15 % de leur chiffre d’affaires au Royaume-Uni. Ce sont des industries de service. Les coûts sont par conséquent locaux. Le Brexit n’a donc pas eu d’incidence sur leur marge. Le seul impact négatif sera lié à la dépréciation de la livre, mais il sera assez marginal. Le deuxième risque est relatif à la décélération de la croissance au Royaume-Uni. Or, Sopra y réalise deux tiers de son activité sur de l’infogérance, un secteur où les contrats sont pluriannuels et dont la moitié du chiffres d’affaires est réalisée avec  l’administration publique. Ces revenus sont donc parfaitement sécurisés et ne justifient pas la baisse de 29 % du cours de l’action.

 

L’un de vos investissements les plus emblématiques concerne l’éditeur de logiciel Cegid. Le changement actionnarial a-t-il bouleversé votre stratégie ?

Le consortium mené par deux fonds d'investissement, Silver Lake et Altaone, a permis à Groupama de se retirer avec une valorisation intéressante. Cette valorisation laisse d’ailleurs un potentiel de hausse très intéressant pour les nouveaux entrants. Ce n’est pas la fin de l’histoire, bien au contraire. En tant qu’actionnaire minoritaire, j’estime que la société n’a pas encore atteint sa pleine valorisation. J’ai simplement cédé, à un cours de 62 euros, une partie des titres que j’avais acquis, il y a deux ans, à un cours inférieur à 30 euros. Mais au regard du potentiel de Cegid, j’ai fait le choix de garder une majorité des titres.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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