Entre influences transatlantiques et regains d’attention pour les acteurs locaux, le diapason du secteur bancaire européen est dur à cerner. Seuls les plus entreprenants ont su sortir renforcés de la crise.

Il y a un an, le cabinet de conseil Coalition dévoilait que les marges opérationnelles et les revenus fixes des banques européennes baissaient tendanciellement – de respectivement 35 % et 15 % en cinq ans. Des coupes budgétaires et salariales d’ampleur avaient pourtant été introduites pendant toute la durée de la crise. L’inefficacité de ce management a contraint les banques à changer de stratégie en 2017. Fragilisés, les organes européens de JP Morgan et de Goldman Sachs ont opté pour la démonstration de confiance aux actionnaires en haussant le montant de leurs dividendes. Barclays suit ce pas, mais pâti des mauvais résultats des institutions de Wall Street ce semestre et voit ses revenus reculer de 15 % au deuxième trimestre. D’autres, comme Credit Suisse, Santander ou Crédit Mutuel-CIC, ont préféré une approche locale pour recentrer leur activité. Le long terme prime dans ce cas de figure : gestion d’actif, assurance et détail sont les trois secteurs phares dynamisés par ces évolutions. Tous ces groupes ont vu leurs revenus et leurs bénéfices nets augmenter au premier semestre.

Savoir construire

Dans le cadre du renforcement du système financier voulu par l’euro zone de nouvelles exigences contraignent les établissements à se restructurer. Le chantier le plus affecté est celui des banques de financement et d’investissement (BFI). La Deutsche Bank, plus grosse banque européenne, avait qualifié 2016 « d’année à oublier », mais le constat ne lui est pas plus favorable en 2017. Elle peine toujours à investir : ses revenus de BFI ont baissé de 16 % ce semestre, pour passer de 4,3 à 3,6 milliards d’euros. Au point même de se faire aujourd’hui talonner par son concurrent direct : la BNP Paribas, qui l’a dépassé en termes de vente d’obligations. La première banque française remonte le courant : ses résultats ont progressé de 4,6 % ces six derniers mois, pour atteindre 3,2 milliards d’euros, l’équivalent de 3 % de son chiffre d’affaires. Une réussite due à la vitesse d’adaptation du groupe, stimulée par la rentabilité de ses produits dérivés. Dans un monde où les transactions s’effectuent en millisecondes et se mesurent en milliards d’euros, la diversification, la patience et la capacité d’adaptation semblent toujours s’imposer comme les clés de la réussite durable des banques.

A.R.

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