L’Ifcam fait partie des universités d’entreprise qui ont très vite occupé le terrain de la formation. En pionnière, elle n’imagine pas manquer le tournant du digital. Ainsi, en 2015, les Mooc ont fait l’objet de toutes les attentions. Zoom sur une structure pas comme les autres.

Décideurs. L’Ifcam est une université d’entreprise pionnière. Quelles sont ses caractéristiques ?

Denis Faure. Notre caractéristique majeure tient dans le fait que nous ne sommes pas un service de formation rattaché à une DRH. De ce fait, nous sommes complètement autonomes. Nous sommes devenus un GIE en 2013. Cela a notamment renforcé la dimension collective de l’université et a permis d’évacuer la logique commerciale de notre organisation précédente. Nous avons aujourd’hui cinquante-cinq adhérents dans le groupe et notre objectif premier est de satisfaire leurs besoins de formation. Toutefois, ils sont libres d’utiliser l’Ifcam ou non. Et si nos entités ont toutes un service de formation dédié, nous leur en apportons qu’elles ne peuvent dispenser. Nous proposons une large palette d’offres, un programme d’apprentissage CFA avec plus de 1 800 apprentis, mais aussi des formations diplômantes. En revanche, nous n’avons pas de formation ultraspécialisée, sur les marchés financiers par exemple.

Autre caractéristique, nous participons à la sélection des cadres à hauts potentiels dans leur parcours vers des postes de direction. Ils se forment à l’Ifcam et passent des tests d’aptitude avant d’être nommés dans les différentes entités du groupe. De plus, les caisses régionales sont des coopératives, avec dans leur conseil d’administration des administrateurs qui sont des sociétaires et clients que nous formons également.

« Si l’Ifcam était indépendante, ce serait, en France, un des premiers organismes privés de formation par son chiffre d’affaires »

Notre transformation a nécessité la clarification de notre rôle et de nos missions afin de progresser dans l’utilisation des programmes par nos adhérents. Forte d’une volonté politique du groupe, l’Ifcam est une entité qui connaît un véritable succès. Si l’Ifcam était indépendante, ce serait, en France, un des premiers organismes privés de formation par son chiffre d’affaires. 

 

Décideurs. Comment avez-vous engagé le tournant digital ? Quels sont les nouveaux outils de formation ?

 

D. F. Pour nous le digital n’est pas nouveau, nous avons pris très tôt le tournant du e-learning, dès le début des années 1990, et nous avons la conviction que la virtualisation de la formation va encore se développer. Notre plate-forme fonctionne aujourd’hui en 24h/7j et 130 000 collaborateurs y sont inscrits. Nous sommes capables d’accueillir au même instant plus de 4 000 utilisateurs. Cela représente environ un million d’heures de formation en distantiel, soit 57 % de la formation globale. De plus, nous sommes résolument entrés dans l’utilisation des  Mooc.

 

Décideurs. Pourquoi avez-vous choisi de miser sur les Mooc ? Quelles sont les conditions de succès de cette méthode d’apprentissage ?

 

D. F. Si les Mooc sont bien utilisés, ils apportent des ressources pédagogiques nouvelles et permettent de structurer et de créer du collectif autour d’une communauté d’apprenants entre pairs. Ce n’est pas simplement de la distribution de contenus à distance. Concernant les conditions de succès, on entend souvent que l’important c’est d’avoir du monde sur la ligne de départ.  Nous ne sommes pas dans cette logique : si le peloton s’étire, nous n’atteindrons pas les objectifs de montée en compétences. Ce qui compte pour nous, c’est d’avoir le plus de participants sur la ligne d’arrivée. Notre exigence sur le niveau de compétences nous a conduits à réaliser un premier Mooc avec mille inscrits suivis tout au long du parcours par le biais du tutorat, de quizz et de dialogue interne. Nous avons travaillé sur des outils qui permettent de ne pas décrocher.

 

Propos recueillis par Julie Atlan

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