Revendiquant une candidature plus rassembleuse que celle de Laurent Wauquiez à la présidence des Républicains, Daniel Fasquelle espère tirer son épingle du jeu à l’occasion du vote prévu en décembre.

« Sauvons la droite ». Derrière ce mouvement, lancé le 30 août dernier, Daniel Fasquelle, le député-maire du Touquet, ne cache pas son ambition :  reconstruire un parti à la dérive. Une mission d’envergue. Plus divisés que jamais, les Républicains peinent à se relever de leurs défaites à la présidentielle et aux législatives. Tandis que les centristes s’organisent autour de leur propre mouvement  ̶  les Constructifs  ̶  et affirment soutenir sous certaines réserves la majorité présidentielle, l’aile droite, pour se faire entendre, semble de plus en plus radicale. Daniel Fasquelle lui, tente d’incarner une alternative modérée et rassembleuse, refusant néanmoins toute complaisance avec l’exécutif.

Une droite « forte », « libre » et « juste »

« Des dangers mortels guettent notre famille politique et peuvent entrainer sa disparition », prévient l'outsider, dans une lettre adressée aux militants. Sa stratégie ? Se distinguer clairement de son adversaire Laurent Wauquiez, le défenseur d’une droite dure frontalement opposée à la politique d’Emmanuel Macron. « Je crois qu’il se trompe (…), l'éléction de décembre prochain n’est pas celle d’un candidat pour 2022 », estime celui qui lui assure ne pas rêver pas d’Élysée. Son seul objectif : rebâtir une droite « forte », « libre » et « juste ». « Toutes les sensibilités doivent pouvoir s’exprimer et cohabiter librement », martèle-t-il, décidé à réconcilier la droite avec les Français et refusant de voir son parti se transformer en « écurie présidentielle ». Son projet pour le parti ? La défense des libertés économiques, à laquelle s’ajoute une dimension sociale. « La France doit être juste », estime celui qui soutient par ailleurs une ligne forte et claire dans la lutte contre l’insécurité et les communautarismes. Daniel Fasquelle se pose aussi comme le candidat de la nouvelle génération qui apportera, selon lui, « la dynamique nécessaire à la refondation de la droite ».

Des actions concrètes

A-t-il les moyens de ses ambitions ? Sant doute. S’il n’est pas connu du grand public, cet agrégé de droit n’est pas novice en politique. Élu député en 2007, il devient maire du Touquet en 2008. Quand, en 2014, Nicolas Sarkozy reprend la tête du parti, il le nomme trésorier et le charge de mettre en œuvre un vaste plan de réduction des dépenses. Réélu au palais Bourbon au printemps dernier face à un candidat LREM, il est nommé vice-président de la commission des affaires économiques aux côtés du « marcheur » Rolland Lescure. Tout au long de sa carrière politique, cet expert en droit communautaire s’illustre par un certain nombres actions concrètes, notamment dans l’encadrement de l’autisme, devenu « grande cause nationale » en 2012. Il s’est par ailleurs fait remarquer dans l’Hémicycle pour son opposition aux lois sur le mariage pour tous et sur le non-cumul des mandats. Persuadé qu’il peut créer la surprise en décembre prochain, Daniel Fasquelle a encore trois mois pour convaincre les militants de droite qu’il est l’homme du rassemblement. « L’histoire récente a montré qu’aucun scrutin n’est joué à l’avance », a-t-il récemment rappelé. Pas faux.

@CapucineCoquand

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