La stratégie commune des deux spécialistes de l'aéronautique n'aura jamais vraiment portée ses fruits.

Place au troisième épisode de la cession des titres détenus par Airbus dans Dassault Aviation : cette opération, faisant suite à deux premières ventes réalisées en 2014 et 2015, porte cette fois sur 23,6 % du fabricant du Rafale. Elle rapporte environ 2,4 MD€ au groupe d'aéronautique dirigé par Tom Enders (quelque 5 MD€ en comptant les trois opérations successives). Techniquement, elle se traduit par un placement privé composé d'un rachat d'actions de Dassault Aviation et d'une émission d'obligations convertibles. Désormais libérée d'un actionnaire minoritaire de blocage important, la holding de Serge Dassault (GIMD) apprécie au moins autant l'augmentation du flottant que le renforcement de sa position dans le groupe. Il faut dire que l'alliance conclue entre l'ex-EADS et Dassault n'aura jamais vraiment portée ses fruits : censée consolider tout le savoir-faire européen en matière d'avions de combats et de solutions aéronautiques de défense, elle n'aura tout au mieux que porter l'émanation de l'État – via Airbus – au board de Dassault Aviation. Ces intérêts nationaux sont d'ailleurs toujours d'actualité puisque l'État français s'est octroyé un droit de préemption sur tout transfert de titre éventuel de la cible par GIMD durant une période de vingt ans, à condition que le cédant passe en-dessous du seuil de 40 %.

 

FS

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail