Burn-out ou bore-out, la détresse est la même : l’épuisement professionnel, l’un par la surcharge de travail, l’autre par l’ennui.

Le lien qui unit le travailleur et son entreprise se resserre à mesure que la frontière entre vie privée et vie professionnelle s’amincit. La vigilance des entreprises contre le burn-out ne se limite plus au lieu d’exercice de son job. Le travail à distance, considéré comme un atout de flexibilité, devient en effet une importunité tant il allonge naturellement la journée de travail. La timide reconnaissance juridique du burn-out et les contentieux sociaux dont il est l’objet incitent cependant les employeurs à agir. En septembre 2015, le directeur général adjoint RH d’Orange, Bruno Mettling, a rendu un rapport sur la transformation numérique et la vie au travail au ministère de Myriam El Khomri dans lequel il dénonce l’infobésité, cette « surcharge informationnelle et communicationnelle ». Il ose aborder le droit, le besoin même, à la déconnexion. Ses pairs prennent l’affaire très au sérieux. La BPCE limite ainsi l’accès à ses locaux en fermant les portes de ses bâtiments de 21 heures à 7 heures. Volkswagen bloque les mails envoyés après 18 heures pour les expédier à son destinataire le lendemain matin. Canon France instaure, une fois par trimestre, une journée sans courriels afin de privilégier les échanges directs. Outre-Manche, Google, AstraZeneca ou la Deutsche Bank proposent aussi des programmes de méditation, avec des séances de yoga de vingt minutes adaptées au rythme effréné de leurs employés.

 

Le burn-out et bore-out sont deux situations contraires qui aboutissent aux mêmes conséquences. Alors que le chômage dépasse les 10 %, ceux qui se plaignent d’être payés à ne rien faire sont jugés politiquement (très) incorrects. Or, le travail perd alors de son sens car il n’est plus source d’épanouissement et d’estime. L’usure vient aussi des faux-semblants à jouer en public malgré une mise au placard par exemple. Les entreprises se montrent bien plus discrètes quant à leur lutte contre ce phénomène. La mobilité interne, la formation et les réorganisations de postes sont pourtant des processus efficaces contre le bore-out, mais encore faut-il en prendre conscience. Les organisations peinent à détecter cet ennui professionnel, même pendant les entretiens d’évaluation. Peut-être ferment-elles les yeux parce que la lassitude est souvent une composante inconsciente de la culture d’entreprise. Du coup, les blogs se multiplient pour apprendre à utiliser les temps morts au bureau en s’adonnant à des activités culturelles ou financières depuis son poste de travail. Si une lettre au supérieur hiérarchique et un rendez-vous avec le médecin du travail n’y changent rien, la meilleure solution est alors tout simplement de partir. Mais encore faut-il le pouvoir.

 

Plus de 12 % de la population active est menacée de burn-out. Près de 30 % des salariés français souffrent de bore-out. Où sont les travailleurs in ?  

 

V. L.

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