Aveyronnais de 64 ans, Bernard Laporte est une figure du rugby français. Au poste de président de la Fédération française de rugby à XV depuis fin 2016, l’ancien secrétaire d’État chargé des sports (2007-2009) a aussi été sélectionneur de l’équipe nationale, joueur, entraîneur… Également homme d’affaires, il porte le collectif sportif avec détermination et fait du leadership un élément de son ADN.

Décideurs. Que vous inspire la notion de leadership ?

Bernard Laporte. Tout d’abord, j’aime le leadership et j’ai toujours aimé ça ! Un leader, c’est quelqu’un qui fédère, qui rassemble, qui donne le ton, qui impulse, qui met en mouvement, qui transmet la passion. Cela ne s’apprend pas à l’école, c’est inné. Et c’est quelque chose de passionnant : être leader, c’est s’impliquer, passer devant, prendre ses responsabilités. Cette place a beaucoup compté dans ma vie puisque j’ai toujours été capitaine dans les équipes dans lesquelles j’ai joué.

 

Vous êtes-vous toujours senti leader dans vos différentes fonctions ?

J’ai toujours été leader dans les équipes dans lesquelles j’ai joué au sens où j’ai occupé des postes stratégiques, de capitaine ou de demi de mêlée. J’ai toujours eu la passion du jeu, des hommes, de fédérer et de commander.

 

Entraîner une équipe au plus haut niveau suppose-t-il d’avoir du leadership ou de l’autorité ?

L’autorité, pour moi, ça ne veut rien dire puisque cela ressemble à de l’autoritarisme. Cela ne mène à rien. Le leadership est l’apanage de celui qui a de l’autorité naturelle, qui n’a pas cherché à l’avoir. Le leadership ne se décrète pas.

 

La notion de leadership joue-t-elle un rôle au quotidien dans votre façon de diriger la Fédération française de rugby ?

Oui, je pilote, je sais où je vais, je donne le cap et j’en porte la responsabilité. Si je suis président, c’est parce que je veux être leader, insuffler une direction, motiver, porter les projets, faire avancer les choses. C’est aussi un gros travail d’équipe puisque tout seul on ne va nulle part. Mais dans tous les cas, être leader ce n’est pas seulement être le porte-parole.

 

Un bon rugbyman est-il forcément un bon leader ?

Pas du tout. De très bons joueurs ne pourront jamais être entraîneurs. Et inversement, il y a des mauvais rugbymans bons leaders. Ces deux qualités n’ont pas de lien entre elles.

 

Propos recueillis par pascale d’Amore et Capucine Coquand

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024