Benoit Marpeau : L'homme pressé

Né à Paris dans une famille de cinq enfants, devenus médecins pour la plupart, Benoit Marpeau échoue d’abord au concours de médecine. Il se dirige alors vers des études de droit sans être persuadé qu’il y fera carrière. Contre toute attente, il obtient son master en Affaires et Fiscalité à Paris 2 et le barreau à 26 ans. « Pas très tôt » commente celui qui est habitué à faire tout, très vite, au point d’apparaître rapidement comme un hyperactif qui s’ignore. Un peu cerné mais souriant, il avoue du bout des lèvres que sa situation est rare, autant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. « À 26 ans j’étais marié, j’avais un enfant et j’étais collaborateur », résume-t-il. Toujours bon élève, il n’a pourtant pas une tête de premier de la classe et glisse dans la conversation son amour pour les bars à cocktails, les sorties entre amis et la course à pied.

Une question d’équilibre

Il rejoint le cabinet CVML en 2006. Motif : « C’était un super cabinet avec une équipe dynamique, talentueuse mais qui savait rigoler », et rire est une chose qui lui tient à cœur. Il le répète : il faut pouvoir travailler sérieusement sans oublier de s’amuser. « Les avocats sont souvent perçus comme des gens pas très drôles, regrette-t-il. C’est dommage parce qu’il existe des personnalités un peu folles et originales dans ce milieu. » En 2008, son cabinet lui propose de partir à Tokyo où il reste deux ans et s’occupe principalement des partenariats entre des sociétés françaises et japonaises. Sa femme, juriste de profession, le suit. Là-bas, ils auront leur deuxième enfant.

S’il ne s’arrête jamais, l’avocat de 37 ans brigue l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée : « J’adore mon travail et j’adore ma famille, il me faut les deux pour être épanoui ». Son credo, un peu hollywoodien, s’applique d’ailleurs à son quotidien : « Ne renoncez à rien. » S’il a connu des périodes intenses, s’il fait des petites nuits, il affiche un air serein. « Je ne suis pas de nature stressée », confesse celui qui, le 1er janvier 2013, devient associé.

Des ambitions pour le M&A

En 2015, il quitte CVML, le conseil et le contentieux et rejoint DPJA en tant qu’associé, chez qui il développe le M&A. Son défi ? « J’aimerais pouvoir m’installer durablement sur le marché des fusions-acquisitions, avoir des associés dans ma matière, et, si j’y arrive, faire en sorte que les plus beaux clients aient envie de venir chez nous. » Il aurait pu rejoindre un grand cabinet de « la place », ce qu’il n’exclut pas d’ailleurs. Mais pour l’instant ce qu’il préfère, c’est créer plutôt que dupliquer, développer plutôt que rejoindre. Benoit Marpeau fait partie de ces personnes pour qui tout semble facile en apparence. Une chose est sûre : il n’est pas près de s’arrêter de courir.

• Son cocktail préféré est le Sazerac, savant mélange à base de whisky et de pastis.

• Il va travailler à scooter électrique.

• Musique et lecture du moment : Prince of Tears de Baxter Dury et King Kong Theory de Virginie Despentes.

• Il a participé à de nombreux marathons, dont Boston, Berlin, Florence et Paris.

• Il a gardé la plupart de ses amis d’enfance, parmi lesquels un seul est avocat.

MP