À l’œuvre aux cotés de Gérard Lopez dans le cadre de la reprise du Losc auprès de Michel Seydoux, Barthélémy Courteault, associé au sein du cabinet d’avocats Bredin Prat, revient sur les spécificités de l’opération.

Décideurs. Une transaction dans le milieu du sport est-elle comparable avec celle concernant deux entreprises classiques ?

Barthélémy Courteault. Techniquement oui, dans la mesure où l’acquisition concernait une SASP. Si le secteur fait l’objet d’une réglementation particulière, il n’y a pas de changement significatif. Les problématiques de due diligence sont celles qui diffèrent le plus, et notamment les aspects liés aux contrats de joueurs.

Les instances du football français telles que la DNCG ont aussi leur mot à dire sur ce type d’opérations.

Lorsque Gérard Lopez a souhaité racheter le club, celui-ci était placé en régime de recrutement contrôlé. Tout l’enjeu était alors de pouvoir lever cette restriction pour le mercato d’hiver et de réaliser le closing un peu avant le 31 janvier, soit la date de fin de la période de mutations des joueurs. Il était aussi important d’expliquer à l’instance chargée de surveiller les comptes des clubs de football professionnels les mécanismes de financement modernes issus du private equity et l’ingénierie financière qui peut ainsi être utilisée. Des modes de financement non bancaires auxquels la DNCG n’est pas forcement habituée. Il a donc fallu faire preuve de pédagogie et la DNCG a effectué un vrai travail de contrôle lors du projet de reprise du Losc.

La DNCG n’est pas forcement habituée aux modes de financement non bancaires

Gérard Lopez a choisi le Losc pour matérialiser son projet. Pourquoi avoir privilégié une équipe française ?

Le modèle développé repose sur sa capacité à accompagner des jeunes dans leur progression. La qualité de la formation française et notamment lilloise a été un atout important, avec pour objectif de créer rapidement un modèle économique pérenne.

Comme l’AS Monaco l’a fait en rachetant le club belge du Cercle de Bruges, de plus en plus d'équipes recourent à des clubs dits « satellites » leur permettant, entre autres, de prêter leurs jeunes talents. Un tel partenariat entre-t-il dans le champ du possible ?

Cette option n’est pas du tout exclue. Il faudra toutefois prendre en compte la réglementation, puisque deux clubs appartenant au même propriétaire ne peuvent pas jouer la même compétition sur la scène européenne. Mais c’est effectivement une chose qui est amenée à se développer dans une optique de formation des jeunes joueurs.

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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