L’immobilier coté français continue d’afficher de belles performances malgré la morosité ambiante.
En 2014, les sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) ont une nouvelle fois fait preuve de résilience dans un contexte économique peu porteur. À l’issue de la période de présentation des résultats annuels, un constat : toutes, à quelques exceptions, ont vu leurs revenus locatifs progresser, malgré un marché locatif compliqué pour les acteurs du bureau et une consommation des ménages atone pour les leaders des centres commerciaux. Parmi les plus performantes, on retrouve comme chaque année les pure players du commerce : Unibail-Rodamco (+ 3,8 % de loyers nets), Klépierre (+ 3,1 % de revenus locatifs des centres commerciaux) ou encore Mercialys, la foncière du groupe Casino (+3,1 % de revenus locatifs). Patrimoine & Commerce, qui se spécialise dans les retail parks low cost, affiche elle une hausse de 3,2 % de ses loyers bruts.
Les spécialistes du bureau continuent également de bien se défendre, comme Gecina, qui enregistre une hausse de 1,1 % de ses loyers de bureaux à périmètre constant ou Icade qui voit ses revenus locatifs bondir de 23 % grâce à l’acquisition de Silic. Quant à Foncière des Régions, autre grand spécialiste du bureau en France, le groupe affiche une hausse de 6 % de son résultat net récurrent (315 millions d’euros) et a annoncé sa volonté de se renforcer dans un secteur qui lui réussit bien : l’hôtellerie, à travers l’acquisition d’une partie du capital de sa filiale Foncière des Murs.

Des stratégies payantes
Si les SIIC continuent de se montrer performantes et de constituer l’une des dernières poches de rendement de la Bourse de Paris, c’est qu’elles ont su traverser la crise avec discipline. D’abord en se recentrant sur leurs cœurs de métier et en réduisant drastiquement le nombre d’opérations lancées en blanc. Ensuite, en renégociant leurs conditions de leurs baux aux moments opportuns pour maintenir leur taux d’occupation. Puis en continuant de se désendetter tout en baissant le coût de leurs dettes grâce à des coûts de financement historiquement bas. Altarea-Cogedim a ainsi ramené son ratio de loan-to-value de 51,2 % en 2011 à 37,7 % aujourd’hui. Un désendettement « massif et rapide » pour Alain Taravella, son président-fondateur, qui lui permet de retrouver une forte capacité d’investissement. Enfin, en menant d’importants programmes de cessions d’actifs matures ou non stratégiques : en 2014, Unibail-Rodamco a arbitré pour 2,1 milliards d’euros d’actifs, avec quatre ans d’avance sur son calendrier ; Klépierre a cédé pour deux milliards d’euros de galeries commerciales dans une transaction historique avec Carmila, la nouvelle foncière de Carrefour ; Gecina a poursuivi sa politique de cession progressive du résidentiel ; Icade s’est désengagé de l’Allemagne et est sortie du segment des commerces avec la vente de magasins M. Bricolage ; enfin Mercialys a cédé 262 millions d’euros d’actifs pour financer sa croissance et participer au recentrage de son portefeuille.

Une année mouvementée
Entre opérations de consolidation et mouvements à la tête des foncières, le paysage des SIIC a beaucoup évolué en 2014 et depuis le début de l’année 2015. La française Klépierre a fusionné avec la batave Corio, se positionnant en challenger direct d’Unibail Rodamco. Eurosic a absorbé SIIC de Paris. Foncière de Paris a fusionné avec Foncière des 6e et 7e arrondissements de Paris. Depuis l’été 2014, ce sont surtout les mouvements à la direction des foncières qui animent le paysage médiatique. Bertrand Julien-Laferrière a quitté Société Foncière Lyonnaise, désormais dirigée par Nicolas Reynaud. Renaud Haberkorn a laissé la direction générale de la Société de la Tour Eiffel (STE) pour rebondir chez ANF Immobilier, où il succède à Bruno Keller, qui devrait être nommé membre du conseil de surveillance du groupe. Quant à STE, c’est désormais Philippe Lemoine, ancien de Silic, qui œuvre à la direction générale. Parmi les départs les plus médiatiques, celui de Serge Grzybowski, président-directeur général d’Icade, qui n’a pas souhaité renouvelé son mandat à la tête de la foncière. L’intérim de la foncière est pour l’instant assuré par Jean-Paul Faugère en qualité de président du conseil d’administration et Nathalie Palladitcheff en qualité de directeur général. Plusieurs grands noms circulent déjà pour la présidence et direction générale de la filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui est aussi la troisième foncière française en termes de capitalisation boursière.

S.D.C.

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